Cours
Objectifs du programme officiel
Produit scalaire
-
Définition
-
Espace préhilbertion, espace euclidien
-
Produit scalaire canonique sur \(\mathbb{R}^n\), sur \(\mathcal{M}_{n,p}(\mathbb{R})\)
-
Produit scalaire \(\langle f,g\rangle = \int_a^b fg\) sur \(C([a,b], \mathbb{R})\)
Norme associée à un produit scalaire
-
Définition, distance
-
Inégalité de Cauchy-Schwarz, cas d'égalité
-
Inégalité triangulaire, cas d'égalité
-
Identité remarquable \(\lVert x+y\rVert^2 = \lVert x \rVert^2 + \lVert y \rVert^2 + 2 \langle x,y\rangle\), formule de polarisation associée
Orthogonalité
-
Vecteurs orthogonaux, orthogonal d'une partie
-
Famille orthogonale, orthonormée (ou orthonormale)
-
Théorème de Pythagore
-
Algorithme d'orthonormalisation de Gram-Schmidt
Bases orthonormées
-
Existence dans un espace euclidien
-
Théorème de la base orthonormée incomplète
-
Expression des coordonnées, du produit scalaire et de la norme dans une base orthonormée
Projection orthogonale sur un sous-espace de dimension finie
-
Supplémentaire orthogonal d'un sous-espace de dimension finie \(F\), projection orthognale sur \(F\), expression du projeté orthogonal d'un vecteur \(x\) dans une base orthonormée de \(F\)
-
Distance de \(x\) à \(F\)
-
Le projeté orthogonal d'un vecteur \(x\) sur \(F\) est l'unique vecteur de \(F\) qui réalise la distance de \(x\) à \(F\)
I. Produit scalaire⚓︎
Remarque
Dans tout ce chapitre on considère un \(\mathbb{R}\)-espace vectoriel \(E\).
Définition : Produit scalaire
On considère une application \(\langle ,\rangle : E\times E \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que l'application \(\langle, \rangle\) est un produit scalaire sur l'espace \(E\) si l'application \(\langle,\rangle\) est :
- bilinéaire :
- symétrique :
- positive :
- définie :
Dans ce cas on dit que l'espace \(E\) est un espace préhilbertien réel pour le produit scalaire \(\langle,\rangle\).
Exemple
Remarque
On le note également \((x\mid y)\) ou encore \(x.y\).
Remarque
En pratique on commence par montrer la symétrie puis la bilinéarité en ne montrant que la linéarité à gauche (ou à droite).
Définition : Espace euclidien
On dit que l'espace \(E\) est un espace euclidien s'il est de dimension finie et munie d'une produit scalaire.
Exemple
Proposition : Produits scalaires usuels
On considère les applications suivantes \(\langle,\rangle\) :
- sur \(\mathbb{R}^n\) par
- sur \(\mathcal{M}_{np}(\mathbb{R})\) par
- sur \(C([a,b],\mathbb{R})\) par
Alors ces applications sont des produits scalaires.
Démonstration
II. Norme associée⚓︎
Remarque
Dans le reste du chapitre on considère une produit scalaire \(\langle,\rangle\) sur l'espace \(E\).
Définition : Norme et distance associées à un produit scalaire
- La norme associée au produit scalaire \(\langle,\rangle\) est l'application \(\lVert \rVert : E \longrightarrow \mathbb{R}\) définie par
- La distance associée au produit scalaire \(\langle,\rangle\) (ou à la norme \(\lVert \rVert\)) est l'application \(d : E\times E\longrightarrow \mathbb{R}\) définie par
Exemples
Théorème : Inégalité de Cauchy-Schwartz
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors
avec égalité si et seulement si les vecteurs \(x\) et \(y\) sont colinéaires : il existe \(\lambda \in \mathbb{R}\) tel que \(x = \lambda y\).
Démonstration
Exemples
Théorème : Inégalité triangulaire
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors
avec égalité si et seulement si les vecteurs \(x\) et \(y\) sont positivement colinéaires : il existe \(\lambda \in \mathbb{R}_+\) tel que \(x = \lambda y\).
Démonstration
Exemples
Proposition : Identité remarquable
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors
Démonstration
Corollaire
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors
et
Démonstration
Corollaire : Formules de polarisation
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors nous avons :
- la première formule de polarisation :
- la seconde formule de polarisation :
Démonstration
Exemples
Proposition
La norme vérifie également :
- La propriété de séparation :
- La propriété d'homogénéité :
Démonstration
III. Orthogonalité⚓︎
Définition : Vecteurs orthogonaux
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors on dit que les vecteurs \(x,y\) sont orthogonaux si
On le note alors \(x\perp y\).
Exemples
Définition : Orthogonal d'une partie
On considère une partie \(A\) de l'espace \(E\). Alors l'orthogonal de la partie \(A\) est la partie notée \(A^\perp\) de l'espace \(E\) définie par
Exemples
Proposition
On considère une partie \(A\) de l'espace \(E\). Alors son orthogonal \(A^\perp\) est un sous-espace vectoriel de l'espace \(E\).
Démonstration
Exemples
Définitions : Famille orthogonale, famille orthonormée (ou orthonormale)
On considère une famille de vecteurs \((x_1, ..., x_n) \in E^n\).
- On dit que la famille \((x_1, ..., x_n)\) est orthogonale si les vecteurs \(x_1, ..., x_n\) sont orthogonaux deux à deux :
- On dit que la famille \((x_1, ..., x_n)\) est orthonormée (ou orthornormale) si elle est orthogonale et si les vecteur \(x_1, ..., x_n\) sont unitaires (i.e. de normes 1) :
Exemples
Proposition
Une famille orthogonale est libre. En particulier une famille orthonormale est libre.
Démonstration
Exemple
Remarque
La réciproque de la proposition précédente n'est pas vérifiée.
Exemple
Théorème de Pythagore
On considère deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors les vecteurs \(x\) et \(y\) sont orthogonaux si et seulement si
Démonstration
Exemples
Corollaire
On considère une famille de vecteurs \((x_1, ..., x_n) \in E^n\). Si la famille \((x_1, ..., x_n)\) est orthogonale alors
Démonstration
Remarque
La réciproque du corollaire précédent n'est pas vérifiée.
Exemple
Théorème : Algorithme d'orthonormalisation de Graam-Schmidt
On considère une famille de vecteurs \((x_1, ..., x_n) \in E^n\). Si la famille \((x_1, ..., x_n)\) est libre alors il existe une famille orthonormée \((e_1, ..., e_n) \in E^n\) telle que
On obtient la famille orthonormée \((e_1, ..., e_n)\) de la façon suivante :
-
\(e_1 = \dfrac{x_1}{\lVert x_1\rVert}\),
-
pour tout \(i \in \{2, ..., n\}\),
Démonstration
Exemples
IV. Bases orthonormées⚓︎
Théorème
Si l'espace \(E\) est de dimension finie, autrement dit euclidien, alors l'espace \(E\) admet une base orthonormée.
Démonstration
Exemples
Corollaire : Théorème de la base orthonormée incomplète
On considère une famille de vecteurs \((x_1, ..., x_r) \in E^r\). Si l'espace \(E\) est euclidien et la famille \((x_1, ..., x_r)\) est orthonormée alors elle est peut être complétée en une base orthonormée de l'espace \(E\).
Démonstration
Exemples
Proposition
On considère une base orthonormée \((e_i)_{i\in I}\) de l'espace \(E\) et deux vecteurs \(x,y\in E\). Alors :
- les coordonnées du vecteur \(x\) dans la base \((e_i)_{i\in I}\) sont données par
- le produit scalaire \(\langle x,y\rangle\) est donnée par
- la norme du vecteur \(x\) est donnée par
Démonstration
Exemples
V. Projection orthogonale sur un sous-espace vectoriel de dimension finie⚓︎
Remarque
Pour cette dernière section on suppose que l'espace \(E\) est euclidien et on considère un sous-espace vectoriel \(F\) de l'espace \(E\).
Définition : Somme directe orthogonale, supplémentaires orthogonaux
On considère un autre sous-espace vectoriel \(G\) de l'espace \(E\).
- On dit que les sous-espaces \(F\) et \(G\) sont en somme directe orthgonale si
On le note alors \(F \overset{\perp}{\oplus} G\).
- On dit que les sous-espaces \(F\) et \(G\) sont supplémentaires orthogonaux s'ils sont en somme directe orthogonale et de somme égale à l'espace \(E\). On le note alors \(E = F \overset{\perp}{\oplus} G\).
Exemple
Proposition
L'orthogonal \(F^\perp\) est un supplémentaire du sous-espace \(F\) :
En particulier \(\dim(F^\perp) = \dim(E) - \dim(F)\).
Démonstration
Exemples
(hyperplan et droite vectorielle)
Définition : Projection orthogonale
La projection orthogonale sur le sous-espace \(F\) est l'application \(p_F : E \longrightarrow F\) définie par
Exemple
Proposition
On considère une base orthonormée \((e_1, ..., e_r)\) du sous-espace \(F\) et un vecteur \(x\in E\). Alors
Démonstration
Exemples
Corollaire : Inégalité de Bessel
Soit \(x \in E\). Alors
Démonstration
Définition : Distance à un sous-espace vectoriel
On considère un vecteur \(x\in E\). Alors la distance entre le vecteur \(x\) et le sous-espace vectoriel \(F\) est le réel \(d(x,F)\) défini par
Exemple
Remarque
La définition précédente a bien du sens car l'ensemble \(\{d(x,y), \quad y\in F\}\) est une partie réelle minorée par \(0\).
Proposition
On considère un vecteur \(x \in E\). Alors
Autrement dit le projeté \(p_F(x)\) est l'unique vecteur du sous-espace \(F\) qui réalise la distance entre le vecteur \(x\) et le sous-espace \(F\).
Démonstration
Exemples
(projeté orthogonal sur un hyperplan \((\text{Vect}(u))^\perp\), distance d'un vecteur \(x\) à \((\text{Vect}(u))^\perp\))