Cours
Objectifs du programme officiel :
Relations de comparaison : cas des fonctions
-
Relations de domination, de négligeabilité, d'équivalence en un point \(a\) de \(\overline{R}\)
-
Liens entre ces relations
-
Règles usuelles de manipulation
-
Obtention d'un équivalent par encadrement
-
Propriétés conservées par équivalence : signe, limite
Développements limites
-
Développement limité à l'ordre \(n\) d'une fonction en un point, unicité des coefficients, troncature
-
Signe de \(f\) au voisinage de \(a\)
-
Développement limité en \(0\) d'une fonction paire, impaire
-
Formule de Taylor-Young
-
Développement limité à tout ordre en \(0\) de \(\exp, \sin, \cos, \text{sh}, \text{ch}, x\longmapsto \ln(1+x), x\longmapsto \dfrac{1}{1-x}, x\longmapsto (1+x)^\alpha, \arctan\)
-
Développement limité à l'ordre 3 en \(0\) de \(\tan\)
-
Application à l'étude locale d'une fonction, calculs d'équivalents et de limites, position relative d'une courbe et de sa tangente, détermination d'asymptote
-
Condition nécessaire, condition suffisante à l'ordre 2 pour un extremum local en un point intérieur
Relation de comparaison : cas des suites
- Adaptation rapide aux suites des définitions et résultats relatifs aux fonctions
Problème d'analyse asymptotique
-
Exemples de développements asymptotiques, dans les cas discret et continu : fonctions réciproques, équations à paramètre, suites récurrentes, suites d'intégrales
-
Formule de Stirling, traduction comme développement asymptotique de \(\ln(n!)\)
I. Relations de comparaison des fonctions⚓︎
Définition : Relation de négligeabilité
On considère deux fonctions \(f,g : I \longrightarrow \mathbb{K}\) et un point \(a\in I\). Alors on dit que la fonction \(f\) est négligeable devant la fonction \(g\) au voisinage du point \(a\) si
On le note alors \(f \underset{x\to a}{=} o(g)\), appelé notation de Landrau.
Exemple
Définition : Relation de négligeabilité en l'infini
On considère deux fonctions \(f,g : I \longrightarrow \mathbb{K}\) avec \(I\) non majorée. Alors on dit que la fonction \(f\) est négligeable devant la fonction \(g\) au voisinage de \(+\infty\) si
On le note également \(f \underset{x\to +\infty}{=} o(g)\). On définit la même notion pour \(x\to-\infty\).
Exemple
Remarque
Nous avons rarement \(f \underset{x\to a}{=} o(0)\). Cela signifie que \(f = 0\) sur un voisinage de l'élément \(a\).
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I \longrightarrow \mathbb{K}\) et un point \(a \in \overline{I}\). Alors \(f \underset{x\to a}{=} o(g)\) si et seulement s'il existe une fonction \(\varepsilon : I \longrightarrow \mathbb{K}\) telle que
Démonstration
Définition : Relation de dominance
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow \mathbb{K}\) et un point \(a \in I\). Alors on dit que la fonction \(f\) est dominée par la fonction \(g\) au voisinage du point \(a\) si
On le note alors \(f \underset{x\to a}{=} O(g)\).
Exemple
Définition : Relation de dominance en l'infini
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow \mathbb{K}\) avec \(I\) non majorée. On dit alors que la fonction \(f\) est dominée par la fonction \(g\) au voisinage de \(+\infty\) si
On le note également \(f \underset{x\to +\infty}{=} O(g)\).
Exemple
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow \mathbb{K}\) et \(a\in \overline{I}\). Alors \(f \underset{x\to a}{=} O(g)\) si et seulement s'il existe une fonction bornée \(\varepsilon : I \longrightarrow \mathbb{K}\) telle que
Démonstration
Proposition : Croissances comparées usuelles
On considère des réels strictement positifs \(\alpha,\beta, \gamma\in \mathbb{R}_+^*\). Alors
Démonstration
Proposition
On considère des fonctions \(f,g,h,k : I\longrightarrow \mathbb{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\).
-
\(f \underset{x\to a}{=} o(1)\) si et seulement si \(f(x) \underset{x\to a}{\longrightarrow} 0\).
-
\(f \underset{x\to a}{=} O(1)\) si et seulement si la fonction \(f\) est bornée au voisinage du point \(a\).
-
Si \(f \underset{x\to a}{=} o(g)\) alors \(f \underset{x\to a}{=} O(g)\).
-
Si \(f \underset{x\to a}{=} o(g)\) et \(g \underset{x\to a}{=} O(h)\) alors \(f \underset{x\to a}{=} o(h)\).
-
Si \(f \underset{x\to a}{=} O(g)\) et \(g \underset{x\to a}{=} o(h)\) alors \(f \underset{x\to a}{=} o(h)\).
-
Si \(f \underset{x\to a}{=} o(g)\) et \(h\underset{x\to a}{=} o(g)\) alors, pour tout \(\lambda,\mu \in \mathbb{R}, \lambda f+\mu g \underset{x\to a}{=} o(g)\).
-
Si \(f \underset{x\to a}{=} O(g)\) et \(h\underset{x\to a}{=} O(g)\) alors, pour tout \(\lambda,\mu \in \mathbb{R}, \lambda f+\mu g \underset{x\to a}{=} O(g)\).
-
Si \(f \underset{x\to a}{=} O(g)\) et \(h \underset{x\to a}{=} o(k)\) alors \(fh \underset{x\to a}{=} o(gk)\).
Démonstration
Définition : Relation d'équivalence
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\). Alors on dit que les fonctions \(f\) et \(g\) sont équivalentes au voisinage du point \(a\) si \(f-g \underset{x\to a}{=} o(g)\). On le note alors \(f\underset{x\to a}{\sim} g\).
Exemple
Remarque
Nous avons rarement \(f \underset{x\to a}{\sim} 0\). Cela signifie que \(f = 0\) sur un voisinage de l'élément \(a\).
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\). Alors \(f\underset{x\to a}{\sim} g\) si et seulement s'il existe une fonction \(\varphi : I \longrightarrow \mathbb{K}\) telle que
Démonstration
Corollaire
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\). Si la fonction \(g\) ne s'annule pas au voisinage du point \(a\) alors :
-
\(f \underset{x\to a}{=} o(g)\) si et seulement si \(\dfrac{f(x)}{g(x)} \underset{x\to a}{\longrightarrow} 0\),
-
\(f \underset{x\to a}{=} O(g)\) si et seulement si la fonction \(\dfrac{f}{g}\) est bornée au voisinage du point \(a\),
-
\(f \underset{x\to a}{\sim} g\) si et seulement si \(\dfrac{f(x)}{g(x)} \underset{x\to a}{\longrightarrow} 1\).
Démonstration
Corollaire
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\). Si \(f \underset{x\to a}{\sim} g\) alors les fonctions \(f\) et \(g\) ont le même signe dans un voisinage du point \(a\).
Démonstration
Proposition
-
La relation de négligeabilité est transitive mais ni réflexive ni symétrique.
-
La relation de domination est transitive et réflexive mais pas symétrique.
-
La relation d'équivalence est une relation d'équivalence.
Démonstration
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\). Si \(f \underset{x\to a}{\sim} g\) alors, pour tout \(l\in \mathbb{K}\), \(f(x) \underset{x\to a}{\longrightarrow} l\) si et seulement si \(g(x) \underset{x\to a}{\longrightarrow} l\). De même si \(\mathbb{K} = \mathbb{R}\) et \(f \underset{x\to a}{\sim} g\) alors \(\lim_{x\to a} f(x) = \pm \infty\) si et seulement si \(\lim_{x\to a} g(x) = \pm \infty\).
Démonstration
Proposition
On considère trois fonctions \(f,g,h : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et un élément \(a \in \overline{I}\). Si \(f\leq g\leq h\) et \(f \underset{x\to a}{\sim} h\) alors \(f \underset{x\to a}{\sim} g\).
Démonstration
Proposition
On considère des fonctions \(f,g,h,k : I\longrightarrow{K}\) et un élément \(a\in \overline{I}\).
-
Si \(f\underset{x\to a}{\sim} g\) et \(h\underset{x\to a}{\sim} k\) alors \(fh \underset{x\to a}{\sim} gk\).
-
Si \(f\underset{x\to a}{\sim} g, h\underset{x\to a}{\sim} k\) et les fonctions \(h\) et \(k\) ne s'annulent pas au voisinage du point \(a\) alors \(\dfrac{f}{h} \underset{x\to a}{\sim} \dfrac{g}{k}\).
-
Si \(f\underset{x\to a}{\sim} g\) et la fonction \(f\) est à valeurs strictement positive au voisinage du point \(a\) alors la fonction \(g\) également et pour tout \(\alpha \in \mathbb{R}, f^\alpha \underset{x\to a}{=} g^\alpha\).
-
Si \(f\underset{x\to a}{\sim} g, h\underset{x\to a}{\sim} k\) et les fonctions \(g\) et \(k\) sont à valeurs positives au voisinage du point \(a\) alors \(f+h\underset{x\to a}{\sim} g+k\).
-
Si \(f\underset{x\to a}{\sim} g\), la fonction \(f\) est à valeurs strictement positives au voisinage du point \(a\) et \(g(x) \underset{x\to a}{\longrightarrow} l \in \overline{\mathbb{R}}\backslash \{1\}\) alors \(\ln(f) \underset{x\to a}{\sim} \ln(g)\).
-
\(e^f \underset{x\to a}{\sim} e^g\) si et seulement si \(f(x) - g(x) \underset{x\to a}{\longrightarrow} 0\).
Démonstration
Exemple
Remarque
Sans hypothèse de positivité, nous ne pouvons pas en général additionner des équivalents.
Exemple
Proposition
On condidère des fonctions \(f,g : I \longrightarrow \mathbb{K}, \varphi : J \longrightarrow \mathbb{R}\) tel que \(\varphi(J) \subset I\), et \(a \in \overline{J}\). Si \(\varphi \underset{a}{\longrightarrow} b \in \overline{I}\) et \(f\underset{b}{\sim} g\) alors \(f\circ \varphi \underset{a}{\sim} g\circ \varphi\).
Démonstration
Exemple
Remarque
On ne peut pas en général la composition par la gauche ne conserve pas l'équivalence. Autrement dit, avec les notations qu'il faut, \(f \underset{a}{\sim} g\) n'implique pas que \(\varphi \circ f \underset{a}{\sim} \varphi \circ g\).
Exemple
Proposition
On considère une fonction \(f : I\longrightarrow \mathbb{K}\) et un élément \(a \in \overline{I}\). Si la fonction \(f\) est dérivable en \(a\) de dérivée \(f'(a)\) non nulle alors
Démonstration
Proposition : Equivalences usuelles
-
Soit \(P = \sum_{k=0}^d a_k X^k \in \mathbb{K}[X]\). Alors \(P(x) \underset{x\to \pm \infty}{\sim} a_d x^d\).
-
Soit \(P = \dfrac{\sum_{k=0}^m a_k X^k}{\sum_{\ell = 0}^n b_k X^k} \in \mathbb{K}(X)\). Alors \(P(x) \underset{x\to \pm \infty}{\sim} \dfrac{a_m}{b_n} x^{m-n}\).
-
\(\sin(x) \underset{x\to 0}{\sim} x\).
-
\(\cos(x) \underset{x\to 0}{\sim} 1 - \dfrac{x^2}{2}\).
-
\((1+x)^\alpha \underset{x\to 0}{\sim} 1 + \alpha x\).
-
\(\ln(1+x) \underset{x\to 0}{\sim} x\).
-
\(e^x \underset{x\to 0}{\sim} x+1\).
-
\(\tan(x) \underset{x\to 0}{\sim} x\).
Démonstration
II. Développements limités⚓︎
Définition : Développement limité en un point fini
On considère une fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{K}\). Alors on dit que la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(n \in \mathbb{N}\) au point \(a \in \overline{I}, a\neq \pm +\infty\) s'il existe un polynôme \(P = \sum_{k=0}^n a_k X^k \in \mathbb{K}_n[X]\) telle que
Exemple
Remarque
Le développement limité de la fonction \(f\) à l'ordre \(n\) au point \(a\) peut se ramener à celui de la fonction \(h \longmapsto f(a+h)\) au point \(0\).
Remarque
On appelle forme normalisée d'un dévveloppement limité la forme
avec \(a_0 = ... = a_{p-1} = 0\) et \(a_p \neq 0\). Dans ce cas et si \(a \neq \pm \infty\) alors nous avons
Définition : Développement limité en \(\pm \infty\)
On considère une fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{K}\). Alors on dit que la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(n \in \mathbb{N}\) en \(\pm +\infty\) s'il existe un polynôme \(P = \sum_{k=0}^n a_k X^k \in \mathbb{K}_n[X]\) telle que
Exemple
Proposition
On considère une fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{K}\). Si la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(n\in \mathbb{N}\) au point \(a\in \overline{I}\) alors ce dernier est unique.
Démonstration
Corollaire
On considère une fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{K}\). Si la fonction \(f\) admet un développement limité \(P = \sum_{k=0}^n a_k X^k\) à l'ordre \(n\in \mathbb{N}\) au voisinage du point \(a\in \overline{I}\) alors, pour tout \(p\in \{0,..., n\}\), la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(p\) au voisinage du point \(a\) donné par le polynôme tronqué \(\sum_{k=0}^p a_k X^k.\)
Démonstration
Proposition
On considère une fonction réel \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) admet un développement limité \(P = \sum_{k=0}^n a_k X^k\) à l'ordre \(n\in \mathbb{N}\) au voisinage du point \(a\in \overline{I}\) alors le signe de la fonction \(f\) au voisinage du point \(a\) est celui du premier terme non nul \(a_i\) pour \(i = \min\{k\in \{0, ..., n\}, a_i \neq 0\}\).
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère une fonction \(f : I\longrightarrow \mathbb{K}\) avec \(I\) intervalle centré autour de \(0\). Si la fonction \(f\) est paire (respectivement impaire) et admet un développement limité \(P\) à l'ordre \(n \in \mathbb{N}\) en \(0\) alors la fonction \(P\) est également paire (respectivement impaire).
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère la fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{K}\).
-
La fonction \(f\) admet un développement limité d'ordre 0 au point \(a \in \overline{I}\) si et seulement si la fonction \(f\) est continue au point \(a \in I\) ou est prolongeable par continuité en \(a \in \partial I\) (les bords de l'intervalle de \(I\)).
-
La fonction \(f\) admet un développement limité d'ordre 1 au point \(a \in \overline{I}\) si et seulement si la fonction \(f\) est dérivable au point \(a \in I\) ou admet un prolongement dériable en \(a \in \partial I\).
Démonstration
Exemple
Remarque
Le résultat précédent n'est pas vérifié pour la dérivée seconde.
Exemple
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow \mathbb{K},\) avec \(0\in I,\) et deux éléments \(\lambda,\mu \in \mathbb{K}\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) admettent des développements limités \(P,Q\) d'ordre \(n \in \mathbb{N}\) en \(0\) alors les fonctions \(\lambda f + \mu g\) et \(fg\) admettent des développements limités à l'ordre \(n\) en \(0\) donnés par
avec \(R \in \mathbb{K}_n[X]\) la troncature du polynôme \(PQ\) à l'ordre \(n\) en \(0\).
Démonstration
Exemples
Remarque
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow \mathbb{K},\) avec \(0\in I,\). Si :
-
les fonctions \(f\) et \(g\) admettent des développements limités \(P,Q\) d'ordre \(n \in \mathbb{N}^*\) en \(0\),
-
la fonction \(g\) est à valeurs réelles,
-
\(g(0) = Q(0) = 0\),
alors la fonction \(f\circ g\) admet un développement limité à l'ordre \(n\) en \(0\) donné par
avec \(R \in \mathbb{K}_n[X]\) la troncature du polynôme \(P\circ Q\) à l'ordre \(n\) en \(0\).
Démonstration
Exemple
Remarque
(On privilégie la factorisation par le terme prépondérant pour prévoir l’ordre d’un développement ?)
Corollaire
On considère une fonction \(f : I\longrightarrow \mathbb{K},\) avec \(0\in I\). Si :
-
la fonction \(f\) est non nulle au voisinage de \(0\),
-
la fonction \(f\) admet un développement limité \(n\in \mathbb{N}^*\) en \(0\).
Alors nous avons
Ainsi la fonction
admet un dévelopemment limité d'ordre \(n\) en \(0\) obtenu par composition des développements limités des fonctions \(g\) et \(u\longmapsto \dfrac{1}{1-u}\).
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère deux fonctions \(f,g : I\longrightarrow \mathbb{K},\) avec \(0\in I,\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) admettent des développements limités \(P,Q\) à l'ordre \(n\) avec \(g(0) = Q(0) \neq 0\) alors la fonction \(\dfrac{f}{g}\) admet un développement limité \(K\) à l'ordre \(n\) en \(0\) avec \(K \in \mathbb{K}[X]\) quotient dans la division euclidienne du polynôme \(P\) par le polynôme \(Q\).
Démonstration
Exemples
Proposition
On considère deux fonctions \(f : I\longrightarrow \mathbb{K},\) avec \(0\in I,\). Si la fonction \(f\) est de classe \(C^1\) au voisinage de \(0\) et la fonction \(f'\) admet un développement limité \(P = \sum_{k=0}^n a_k X^k\) à l'ordre \(n\) en \(0\) alors la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(n+1\) en \(0\) donné par
Démonstration
Exemple
Théorème : Formule de Taylor-Young
On considère une fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{K}\). Si la fonction \(f\) est dérivable \(n \in \mathbb{N}^*\) fois au point \(a\in I\) alors la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(n\) au point \(a\) donné par
Autrement dit la fonction \(h\longmapsto f(a+h)\) admet un développement limité à l'ordre \(n\) en \(0\) donné par
Démonstration
Exemples
Corollaire : Développements limités usuelles en 0
-
\(\exp(x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^n \dfrac{1}{k!} x^k + o(x^n)\)
-
\(\cos(x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^m \dfrac{(-1)^{2k}}{(2k)!} x^{2k} + o(x^{2m})\)
-
\(\sin(x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^m \dfrac{(-1)^{k+1}}{(2k+1)!} x^{2k+1} + o(x^{2m+1})\)
-
\(\text{ch}(x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^m \dfrac{1}{(2k)!} x^{2k} + o(x^{2m})\)
-
\(\text{sh}(x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^m \dfrac{1}{(2k+1)!} x^{2k+1} + o(x^{2m+1})\)
-
\(\ln(1+x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^n \dfrac{(-1)^k}{k+1} x^{k+1} + o(x^{n+1})\)
-
\(\dfrac{1}{1-x} \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^n x^k + o(x^n)\)
-
\((1+x)^\alpha \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^n \dfrac{\alpha (\alpha - 1) ... (\alpha - k +1)}{k!} x^k + o(x^n)\)
-
\(\arctan(x) \underset{x\to 0}{=} \sum_{k=0}^m \dfrac{(-1)^k}{2k+1} x^{2k+1} + o(x^{2m +1})\)
-
\(\tan(x) \underset{x\to 0}{=} x + \dfrac{1}{3} x^3 + \dfrac{2}{15} x^5 + o(x^6)\)
Démonstration
Corollaire
Nous avons le développement limité suivant à l'ordre 3 :
Démonstration
Remarque
A partir d'un développement limité d'une fonction en un point, on peut en déduire sa limite ou un équivalent en ce point
Exemple
Remarque
A partir d'un développement limité d'une fonction réelle en un point, on peut en déduire la position relative entre la courbe de la fonction et sa tangente en ce point.
En effet si la fonction \(f\) admet un développement limité à l'ordre \(n\geq 2\) en un point \(a \in I\)
alors la fonction \(f\) est dérivable en \(a\) de dérivée \(f'(a) = a_1\) et la tangente au graphe de la fonction \(f\) au point \(a\) a pour équation
Si de plus les \(a_k\) sont non tous nuls pour \(k \in \{2, ..., n\}\) alors, en désignant \(p = \min\{k\in \{2, ..., n\}, a_k \neq 0\}\), nous avons, pour tout \(x\in I\),
Ainsi pour les \(x\) au voisinage du point \(a\), le terme \(a_p+\varepsilon(x)\) est du signe du terme \(a_p \neq 0\) et on peut en déduire la psoition du graphe de \(f\) par rapport à la tangente au point \(a\) :
-
Si \(p\) est pair et \(a_p > 0\) alors \(g(x) > 0\) pour les \(x\) au voisinage du point \(a\) et différent du point \(a\) et la courbe est localement au dessus de la tangente.
-
Si \(p\) est pair et \(a_p < 0\) alors \(g(x) < 0\) pour les \(x\) au voisinage du point \(a\) et différent du point \(a\) et la courbe est localement au dessous de la tangente.
-
Si \(p\) est impair alors le terme \(g(x)\) change de signe au voisinage du point \(a\), ne s'en annulant qu'au point \(a\) dans ce voisinage, et la courbe traverse la tangente au voisinage du point \(a\). On dit alors que la fonction \(f\) a un point d'inflexion au point \(a\) ou que la tangente au point \(a\) est une tangente d'inflexion.
Exemple
Remarque
A partir d'un développement limité d'une fonction réelle en l'infini, on peut en déduire l'asymptote de la fonction \(f\) en l'infini et sa position par rapport à la courbe.
En effet si la fonction \(x\to \dfrac{f(x)}{x}\) admet un développement limité à l'ordre \(n\geq 2\) en l'infini
alors, en supposant que les \(a_k\) sont non tous nuls pour \(k \in \{2, ..., n\}\) et en notant \(p = \min\{k\in \{2, ..., n\}, a_k \neq 0\}\), nous avons
Ainsi la droite d'équation
est asymptote à la courbe de la fonction \(f\) et le signe du terme \(a_p\) nous renseigne sur la position de la courbe par rapport à l'asymptote.
Exemples
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) admet un développement limité \(P = \sum_{k=0}^n a_k x^k\) à l'ordre $n \geq 2 au point \(a \in \overset{\circ}{I}\) et si :
-
la fonction \(f\) admet un extremum au point \(a\) alors \(a_1 = 0\),
-
\(a_1 = 0\) et \(a_2 > 0\) alors la fonction \(f\) admet un minimum local au point \(a\),
-
\(a_1 = 0\) et \(a_2 < 0\) alors la fonction \(f\) admet un maximum local au point \(a\).
Démonstration
Exemples
Remarque
On peut également déterminer le développement limité de la fonction réciproque \(f^{-1} : J \longrightarrow I\) d'une fonction bijective \(f I \longrightarrow J\) en un point \(b \in \overline{J}\). Comme la fonction \(f\) est bijective, il existe un point \(a \in \overline{I}\) tel que \(b = f(a)\). On écrit formellement le développement limité
Puis on écrit que \(f\circ f^{-1} = \text{id}_\mathbb{R}\) et on identifie les coefficients par unicité d'un développement limité.
Exemple
III. Relations de comparaison des suites⚓︎
Définition : Négligeabilité, dominance et équivalence
On considère deux suites \(u,v\in \mathbb{K}^\mathbb{N}\) Alors on dit que :
- la suite \(u\) est négligeable devant la suite \(v\) s'il existe une suite \(\varepsilon \in \mathbb{K}^\mathbb{N}\) telle que
ce qu'on note \(u_n \underset{n\to +\infty}{=} o(v_n)\),
- la suite \(u\) est dominée par la suite \(v\) s'il existe une suite \(M \in \mathbb{K}^\mathbb{N}\) bornée telle que
ce qu'on note \(u_n \underset{n\to +\infty}{=} O(v_n)\),
- les suites \(u\) et \(v\) sont équivalentes si
Exemples
Remarque
On en déduit les résultats similaires qu'aux sections précédentes.
Remarque
On ne peut en général pas sommer des équivalents ou les composer avec une fonction.
Exemples
Théorème : Formule de Stirling
Nous avons l'équivalent pour la suite \((n!)_{n\in \mathbb{N}}\) :
Démonstration
Corollaire
Nous avons le développement asymptotique