Correction
Exercice 1 : Logique
1. Soient \(P\) et \(Q\) deux assertions. Montrer que les assertions "\(\text{non}(P \Longrightarrow Q)\)" et "\(P \text{ et } \text{non}(Q)\)" sont équivalentes.
Correction
L'assertion \(P\Longrightarrow Q\) est équivalente à "\(\text{non}(P) \text{ ou } Q\)". En effet :
On suppose que l'assertion \(P \Longrightarrow Q\) est vraie. Procédons par disjonction de cas. Si l'assertion \(P\) est fausse alors l'assertion "\(non(P) \text{ ou } Q\)" est vraie. De même si l'assertion \(P\) est vraie alors, d'après \(P \Longrightarrow Q\) vraie, l'assertion \(Q\) est vraie donc l'assertion "\(non(P) \text{ ou } Q\)" est également vraie.
Réciproquement on suppose que l'assertion "\(non(P) \text{ ou } Q\)" est vraie. On suppose l'assertion \(P\) vraie. Alors l'assertion \(non(P)\) est fausse et, comme l'assertion "\(non(P) \text{ ou } Q\)" est vraie, l'assertion \(P\) est vraie. Nous avons donc bien montré que l'assertion \(P\Longrightarrow Q\) est vraie.
Par conséquent par négation nous avons l'équivalence souhaitée.
2. Soient \(A,B,Q\) trois assertions telles que l'assertion \([A\Longrightarrow B] \Longrightarrow C\) est vraie. Qui est nécessaire à qui ? Qui est suffisant à qui ?
Correction
-
Si l'assertion \(A\) est vraie alors on ne peut conclure sur la valeur de l'assertion \(A \Longrightarrow B\) et donc on ne peut pas savoir si l'assertion \(B\) ou l'assertion \(C\) est vraie.
-
Si l'assertion \(A\) est fausse alors l'assertion \(A \Longrightarrow B\) est vraie car elle est équivalente à "\(\text{non}(A) \text{ et } B\)". Donc grâce à la vérité de l'assertion \([A\Longrightarrow B] \Longrightarrow C\) nous avons l'assertion \(C\) vraie. Par conséquent l'assertion \(\text{non}(A)\) est une condition suffisante à l'assertion \(C\), autrement dit l'assertion \(C\) est nécessaire à l'assertion \(\text{non}(A)\). Par contre nous ne pouvons pas conclure quant à la valeur de l'assertion \(B\).
-
Si l'assertion \(B\) est vraie alors l'assertion \(A \Longrightarrow B\) est vraie. Donc grâce à la vérité de l'assertion \([A\Longrightarrow B] \Longrightarrow C\) nous avons l'assertion \(C\) vraie. Par conséquent l'assertion \(B\) est une condition suffisante à l'assertion \(C\), autrement dit l'assertion \(C\) est nécessaire à l'assertion \(B\). Par contre nous ne pouvons pas conclure quant à la valeur de l'assertion \(A\).
-
Si l'assertion \(B\) est fausse alors on ne peut conclure sur la valeur de l'assertion \(A \Longrightarrow B\) et donc on ne peut pas savoir si l'assertion \(B\) ou l'assertion \(C\) est vraie.
-
Si l'assertion \(C\) est vraie alors on ne peut rien conclure.
-
Si l'assertion \(C\) est fausse alors, d'après la vérité de l'assertion \([A\Longrightarrow B] \Longrightarrow C\), nous avons l'assertion \(\text{non}(A\Longrightarrow B)\) vraie qui est équivalente à l'assertion "\(A \text{ et } \text{non}(B)\)". Donc les assertions \(A\) et \(\text{non}(B)\) sont vraies. Par conséquent l'assertion \(\text{non}(C)\) est une condition suffisante aux assertions \(A\) et \(\text{non}(B)\). Autrement dit les assertions \(A\) et \(\text{non}(B)\) sont des conditions nécessaires à l'assertion \(\text{non}(C)\).
En conclusion nous avons
Nous aurions également pu écrire
Donc les assertions "\(A \text{ ou } C\)" et "\(\text{non}(B) \text{ ou } C\)" sont vraies et on conclut comme précédemment.
3. Soit \(f : \mathbb{R} \longrightarrow \mathbb{R}\). Que veulent signifier les assertions suivantes et les nier avec des quantificateurs.
-
\(\forall x\in \mathbb{R}, f(x) \neq 0\)
-
\(\forall M\in \mathbb{R}^*_+, \exists A \in \mathbb{R}_+^*, \forall x\geq A, f(x) > M\)
-
\(\forall x\in \mathbb{R}, f(x) > 0 \Longrightarrow x\leq 0\)
-
\(\forall \varepsilon \in \mathbb{R}_+^*, \exists \delta \in \mathbb{R}_+^*, \forall x,y\in I, |x-y| \leq \delta \Longrightarrow |f(x) - f(y)| \leq \varepsilon\)
Correction
- La fonction \(f\) ne s'annule pas et la négation est
- La fonction \(f\) diverge vers \(+\infty\) en \(+\infty\) et la négation est
- La fonction \(f\) est négative sur \(\mathbb{R}_+^*\) et la négation est
- La fonction \(f\) est uniformément continue (\(\delta\) ne dépend pas ni \(x\) ni de \(y\)) et la négation est
Exercice 2 : Calcul algébrique
1. Calculer
Correction
On considère la décomposition en éléments simples
avec en multipliant par \(2X+1\) ou \(2X+3\) et en évaluant en \(-\dfrac{1}{2}\) ou en \(-\dfrac{3}{2}\)
Donc
2. Soit \(x \in \mathbb{R}\) et, pour tout \(n\in \mathbb{N}\),
Calculer \((1-x) P_n(x)\) et en déduire une expression simple de \(P_n(x)\).
Correction
Nous avons
Ainsi nous pouvons montrer par récurrence que
-
Pour \(n = 0\) nous avons bien l'initialisation.
-
On suppose le résultat vrai au rang \(n\). Alors
Le principe de récurrence permet de conclure. Donc, pour \(x\neq 1\),
avec
Donc la formule est également valable en \(x = 1\) au sens prolongement par continuité.
3. Calculer les sommes suivantes pour \(n \in \mathbb{N}\) :
Correction
- Nous avons pour \(n\geq 1\) et \(k \in \{1, ..., n\}\)
Donc
Et pour \(n = 0\) nous avons \(A = 0\).
- Nous avons de même pour \(n\geq 1\)
Donc pour \(n = 1\) nous avons \(B = -1\) et pour \(n\geq 2\) nous avons \(B = 0\). Puis pour \(n = 0\) nous avons \(B = 0\).
- Nous avons pour tout \(n\in \{2, ...,\}\) et \(k \in \{2, ..., n\}\)
Donc
4. Soit \(x\in \mathbb{R}\) et \(n\in \mathbb{N}^*\). On considère
Déterminer des expressions simplifiées de \(U\) et \(V\).
Correction
Nous avons
Donc
5. Soit \(n\in \mathbb{N}\) tel que \(n \geq 2\). Calculer
Correction
Nous avons
Et par symétrie des rôles entre \(i\) et \(j\) dans le calcul précédent
Exercice 3 : Complexes
1. Soit \(n\in \mathbb{N}\) tel que \(n\geq 2\).
1.a. Montrer que \(\mathbb{U}_n\) l'ensemble des racines \(n\)-ièmes de l'unité est un groupe abélien.
Correction
Montrons que l'ensemble \(\mathbb{U}_n\) est un sous-groupe du groupe abélien \((\mathbb{C}^*, \times)\).
-
\(1^n = 1\) donc \(1 \in \mathbb{U}_n\).
-
Soit \(x,y \in \mathbb{U}_n\). Alors \((xy^{-1})^n = x^n (y^n)^{-1} = 1\) donc \(xy^{-1} \in \mathbb{U}_n\).
Par conséquent nous avons montré que l'ensemble \(\mathbb{U}_n\) est un groupe abélien pour la loi \(\times\).
1.b. Déterminer les éléments de \(\mathbb{U}_n\).
Correction
Soit \(x\in \mathbb{U}_n\). Donc \(x^n = 1\). En particulier \(|x|^n = 1\) d'où \(|x| = 1\). Ainsi il existe \(\theta \in \mathbb{R}\) tel que \(x = e^{i\theta}\). Donc \(1 = x^n = e^{in\theta}\). Donc il existe \(k\in \mathbb{Z}\) tel que \(n\theta = 2k\pi\) i.e. \(\theta = \dfrac{2k\pi}{n}\). Réciproquement \(e^{i \frac{2k\pi}{n}} \in \mathbb{U}_n\) pour tout \(k\in \mathbb{Z}\). Par conséquent
la dernière égalité étant justifiée par le fait que la suite \(\left( e^{i\frac{2k\pi}{n}} )_{n\in \mathbb{Z}}\) est \(n\)-périodique.
1.c. Montrer que leur somme est nulle.
Correction
Nous avons
2. On considère les complexes suivants
2.a. Montrer que les complexes \(S\) et \(T\) sont conjugués.
Correction
Nous avons
et
Donc \(\overline{S} = T\).
2.b. Montrer que la partie imaginaire du complexe \(S\) est positive.
Correction
Nous avons
avec
car
et
car
Par conséquent \(\text{Im}(S) > 0\).
2.c. Montrer que \(S+T = -1\) et \(S\times T = 3\). En déduire les valeurs de \(S\) et \(T\).
Correction
Nous avons
et, en développant le produit
Par conséquent les complexes \(S\) et \(T\) sont les racines du polynôme
de discriminant \(\Delta = -11\) donc de racines
Or \(\text{Im}(S) > 0\) d'après la question 2.b. donc
2.d. Montrer que
Puis que
Correction
Nous avons directement
et également
Puis
2.e. En déduire que
Correction
Nous avons d'après la question précédente
Donc
Exercice 4 : Systèmes linéaires
1. Résoudre, en fonction de \(m\in \mathbb{R}\), le système
Correction
On considère \((x,y) \in \mathbb{R}^2\) solution du système. Alors
Donc
Donc si \(m\notin \{1, -1\}\) alors
Puis si \(m = 1\) alors
ce qui ne peut pas. Donc danc ce cas le système n'admet pas de solutions.
Enfin si \(m = -1\) alors
ce qui ne peut pas non plus. Donc dans ce cas également le système n'admet pas de solutions.
2. Résoudre, en fonction de \(a,b,c \in \mathbb{R}\), le système linéaire
Correction
On effectue l'algorithme du pivot de Gauss. Le premier pivot est non nul \((1\neq 0)\). On peut donc effectuer les opérations élémentaires suivantes
pour obtenir le système équivalent
Le second pivot est également non nul \((2\neq 0)\). On peut donc effectuer l'opération élémentaire suivante
pour obtenir le système équivalent
Puis par méthode de rémontée nous obtenons
Nous pouvons également remarquer que nous avons obtenons la matrice inverse \(A^{-1}\) de la matrice \(A\) associée au système :
Exercice 5 : Ensembles et applications
On considère deux ensembles \(X\) et \(Y\) et une application \(f : X \longrightarrow Y\).
1. Montrer que l'application \(f\) est injective si et seulement si pour tout ensemble \(Z\) et toutes applications \(g,h : Z \longrightarrow X\)
Correction
-
On suppose que l'application \(f\) est injective. Soit \(g,h : Z \longrightarrow X\) telles que \(f\circ g = f\circ h\). Soit \(z\in Z\). Alors \(f(g(z)) = f(h(z))\). Donc par injectivité de l'application \(f\) nous obtenons \(g(z) = h(z)\). Donc \(h = g\).
-
Réciproquement on suppose que
Soit \(x,y\in X\) tels que \(f(x) = f(y)\). On considère l'ensemble \(Z = \{x,y\}\) et les applications \(g,h : Z\longrightarrow X\) définies par
Alors
Donc \(f \circ g = f\circ h\), d'où, par hypothèse, \(g = h\). Ainsi
Par conséquent l'application \(f\) est injective.
2. Montrer que l'application \(f\) est surjective si et seulement si pour tout ensemble \(Z\) et toutes applications \(g,h : Y \longrightarrow Z\)
Correction
- On suppose que l'application \(f\) est surjective. Soit \(g,h : Y \longrightarrow Z\) telles que \(g\circ f = h\circ f\). Soit \(y\in Y\). Alors, par surjectivité de l'application \(f\), il existe \(x\in X\) tel que \(y = f(x)\). Donc
Ainsi \(g = h\).
- Pour montrer le sens réciproque nous allons procéder par contraposée. On suppose que l'application \(f\) n'est pas surjective : il existe \(y_0 \in Y\) tel que
On considère alors les applications \(g,h : Y \longrightarrow Y\cup\{0,1\}\) définies par
Alors pour tout \(x \in X, f(x) \in Y\backslash \{y_0\}\) donc
Donc \(g\circ f = h\circ f\) mais \(g\neq h\) parce que \(g(y_0) = 0 \neq 1 = h(y_0)\). Nous avons donc bien montré par contraposée l'implication réciproque.
Exercice 6 : Fonctions usuelles
1. Montrer que la fonction \(\text{sh}\) est une bijection de \(\mathbb{R}\) sur un intervalle \(I\) à préciser. On note \(\text{argsh}\) sa bijection réciproque.
Correction
La fonction \(\text{sh}\) est dérivable de fonction dérivée \(\text{sh}' = \text{ch} > 0\) donc la fonction \(\text{sh}\) est strictement croissante donc injective. De plus \(\lim_{+\infty} \text{sh} = +\infty\) et \(\lim_{-\infty} \text{sh} = -\infty\) donc, par théorème des valeurs intermédiaires, \(\text{Im}(\text{sh}) = \mathbb{R}\). Par conséquent la fonction \(\text{sh}\) est une bijection de \(\mathbb{R}\) dans \(\mathbb{R}\).
2. La fonction \(\text{argsh}\) est-elle dérivable sur \(I\) ? Lorsque c'est possible, calculer les dérivées \(\text{argsh}'(x)\).
Correction
Comme \(\text{sh}' = \text{ch} > 0\) la fonction \(\text{argsh}\) est dérivable sur \(\mathbb{R}\) et
3. On considère la fonction \(\phi\) définie par
3.a. Déterminer l'ensemble de définition de la fonction \(\phi\). Etudier sa parité. Etudier sa dérivabilité et calculer sa dérivée lorsqu'elle est définie. En déduire que
Correction
- Pour tout \(x\in \mathbb{R}\) nous avons
Donc
Ainsi la fonction \(\phi\) est définie sur \(\mathbb{R}\).
- Pour tout \(x\in \mathbb{R}\) nous avons
Donc la fonction \(\phi\) est impaire sur \(\mathbb{R}\).
- La fonction \(\phi\) est dérivable sur \(\mathbb{R}\) comme composée et somme de telles fonctions et
- Ainsi il existe \(c \in \mathbb{R}\) tel que
Or \(\phi(0) = 0 = \text{argsh}(0)\), donc \(c = 0\) et \(\phi = \text{argsh}\).
3.b. Retrouver par un calcul direct (sans passer par les dérivées) le résultat précédent.
Correction
Pour tout \(x\in \mathbb{R}\) nous avons
Donc
Exercice 7 : Primitives et intégrales
1. Déterminer une primitive de la fonction \(x \longmapsto x^2 \arctan(x)\) sur \(\mathbb{R}\).
Correction
Une primitive de cette fonction \(f : x\longmapsto x^2 \arctan(x)\) est la fonction \(F : \mathbb{R} \longrightarrow \mathbb{R}\) définie par
Or, par intégration par parties, nous avons
avec, par division euclidienne,
Donc
2. Calculer l'intégrale
Correction
Nous avons par changement de variable \(u = \text{th}(t), du = (1-\text{th}(t))^2 dt = (1-u^2) dt\)
Or, par décomposition en éléments simples, nous avons
avec de manière classique
et pour calculer \(b\) on multiplie par \((1+X)^2\) puis on dérive formellement avant d'évaluer en \(-1\) :
d'où
et
Ainsi
3. On considère pour tout \(p\in \mathbb{N}\) l'intégrale
Calculer \(I_0\) et \(I_1\). Déterminer \(I_p + I_{p+2}\) en fonction de \(p\). En déduire \(I_2\) et \(I_3\).
Correction
Nous avons
et
Puis pour \(p \in \mathbb{N}\) nous avons
Ainsi
et
4. On considère pour tout \(p,q\in \mathbb{N}\) l'intégrale
4.a. Calculer \(J_{1,q}\) en fonction de \(q\).
Correction
Soit \(q\in \mathbb{N}\).
-
Si \(q = 0\) alors \(J_{1,0} = \int_0^1 x dx = \dfrac{1}{2}\).
-
Si \(q = 1\) alors \(J_{1,1} = \int_0^1 \dfrac{x}{1+x^2} dx = \dfrac{1}{2} \ln(2)\).
4.b. Déterminer une relation entre \(J_{0,q+1}\) et \(J_{0,q}\).
Correction
Soit \(q\in \mathbb{N}\). Alors par intégration par parties
Donc
4.c. Déterminer \(\alpha, \beta \in \mathbb{R}\) tels que
Correction
Soient \(p \geq 2\) et \(q\geq 2\). Alors
Exercice 8 : Equations différentielles
1.a. Déterminer une équation différentielle linéaire du premier ordre dont les solutions sur \(\mathbb{R}_+^*\) sont les fonctions
Correction
Le terme avec \(\lambda\) est associé à la solution de l'équation homogène
Et les termes restants sont associés à une solution particulière \(y_p(x) = \arctan(x) - \dfrac{1}{2x} \ln(x^2+1), x\in \mathbb{R}_+^*,\) de l'équation différentielle
avec
Par conséquent l'équation différentielle dont les solutions sont les fonctions précédentes est
1.b. Résoudre l'équation différentielle
Puis déterminer l'unique solution s'annulant en \(0\).
Correction
L'équation homogène associée est
de solutions
Et une solution particulière de l'équation différentielle est à chercher de la forme du second membre
Alors la fonction \(y_p\) est solution de l'équation différentielle si et seulement si
i.e. si et seulement si
Par conséquent les solutions de l'équations sont données par
Puis la solution s'annulant en \(0\) vérifie
i.e.
Donc la solution de l'équation différentielle s'annulant en \(0\) est donnée par
2.a. Résoudre le problème de Cauchy
Correction
L'équation caractéristique de l'équation homogène associée est donnée par
de discriminant \(\Delta = 9 - 8 = 1\) donc de solutions
Ainsi les solutions de l'équation homogène sont données par
Puis on cherche une solution de l'équation différentielle
Or \(-1\) est racine de l'équation caractéristique donc on cherche une solution particulière de la forme \(y_p(x) = (ax^3 + bx^2 + cx + d)e^{-x}, x\in \mathbb{R}\). Alors la fonction \(y_p\) est solution de l'équation différentielle ci-dessus si et seulement si
i.e.
i.e.
Donc une solution particulière est donnée par
Puis on cherche une solution de l'équation différentielle
Or \(-2\) est racine de l'équation caractéristique donc on cherche une solution particulière de la forme \(y_p(x) = (ax^2 + bx +c)e^{-2x}, x\in \mathbb{R}\). Alors la fonction \(y_p\) est solution de l'équation différentielle ci-dessus si et seulement si
i.e.
i.e.
Donc une solution particulière est donnée par
Par conséquent, d'après le principe de superposition, une solution particulière de l'équation différentielle de l'énoncé est donnée par
Puis les solutions de l'équation sont données par
Enfin la solution vérifiant \(y(0) = y'(0) = 0\) vérifie
Donc, après résolution,
Par conséquent la solution est donnée par
2.b. Résoudre le problème de Cauchy dans \(\mathbb{R}\)
Correction
L'équation caractéristique de l'équation homogène associée est
de discriminant \(\Delta = -16 < 0\) donc de solutions
Donc les solutions réelles de l'équation homogènes sont données par
On considère l'équation différentielle complexe associée
Or \(1+2i\) est solution de l'équation caractéristique donc on cherche une solution particulière de la forme \(y_p(x) = (ax+b)e^{(1+2i)x}, x\in \mathbb{R}\). Alors la fonction \(y_p\) est solution de l'équation différentielle complexe si et seulement si
i.e.
i.e.
Donc une solution particulière de l'équation différentielle complexe est donnée par
Par conséquent on obtient une solution particulière de l'équation différentielle de l'énoncé en prenant la partie imaginaire
Par conséquent les solutions de l'équation différentielle de l'énoncé sont de la forme
Puis si \(y(0) = y'(0) = 0\) alors
i.e.
Par conséquent
Exercice 9 : Nombres réels
1. On considère l'ensemble \(\mathbb{R}^2\) muni de l'ordre lexicographique \(\leq\) :
On considère également la partie \(A\) de \(\mathbb{R}^2\) définie par
Montrer que la partie \(A\) est majoré dans \(\mathbb{R}^2\) mais que la partie \(A\) n'admet pas de plus petit majorant dans \(\mathbb{R}^2\).
Correction
Soit \((0,y) \in A\). Alors \((0,y) \leq (1,0)\) car \(0\leq 1\). Donc la partie \(A\) est majorée par \((1,0)\) par exemple. On suppose par l'absurde que la partie \(A\) admette un plus petit majorant \((x_0,y_0) \in \mathbb{R}^2\) :
et
En particulier \((0,0) \leq (x_0,0)\) d'où \(x_0 \geq 0\). Soit \(n\in \mathbb{N}^*\) et \((x_n,y_n) = \left( \dfrac{1}{n}, y_0 \right)\). Alors
Donc
Ainsi \(0\leq x_0 \leq \dfrac{1}{n}\), d'où en faisant tendre \(n\) vers \(+\infty\), \(x_0 = 0\) et \((x_0,y_0) = (0,y_0)\). Sauf que \((0,y_0)\) n'est pas un majorant de la partie \(A\) :
Nous sommes donc arrivés à une contradiction : la partie \(A\) n'admet pas de plus petit majorant.
2. On considère la partie \(A\) de \(\mathbb{Q}\) définie par
Montrer que la partie \(A\) est majorée dans \(\mathbb{Q}\) mais que la partie \(A\) n'admet pas de plus petit majorant dans \(\mathbb{Q}\).
Correction
Soit \(r \in A\). Alors \(r^2 \leq 2 \leq 4\) d'où \(r \leq 2\). Ainsi la partie \(A\) est majorée par \(2\) par exemple. On suppose par l'absurde que la partie \(A\) admet un plus petit majorant dans \(\mathbb{Q}\) : il existe \(r_0 \in \mathbb{Q}\) tel que
et
En particulier \(r_0 \geq 1 > 0\) car \(1 \in A\). Or la partie \(\mathbb{Q}\) est dense dans \(\mathbb{R}\) donc il existe \((r_n)_{n\in \mathbb{N}} \in \mathbb{Q}^\mathbb{N}\) tel que
Soit \(n\in \mathbb{N}^*\). Alors \(r_n\) est un majorant de la partie \(A\) :
Donc \(r_0 \leq r_n\). De plus \(r_0 \geq \sqrt{2}\) car si \(r_0 < \sqrt{2}\) alors par densité de \(\mathbb{Q}\) dans \(\mathbb{R}\) il existe \(r\in \mathbb{Q}\) tel que \(r_0 < r < \sqrt{2}\) donc \(r_0^2 < r^2 < 2\) ce qui contredit le fait que \(r_0\) est un majorant de la partie \(A\). Par conséquent nous avons
Donc en faisant tendre \(n\) vers \(+\infty\) on obtient \(\sqrt{2} = r_0 \in \mathbb{Q}\) ce qui est absurde. Par conséquent la partie \(A\) n'admet pas de plus petit majorant dans \(\mathbb{Q}\).
Exercice 10 : Suites
On considère \(a,b,c,d\in \mathbb{R}\) tels que \(c(ad-bc) \neq 0\), et la fonction \(f\) définie sur \(\mathbb{R} \backslash \left\{- \dfrac{d}{c}\right\}\) par
1. Montrer que l'équation \(f(x) = x\) admet soit 1 ou 2 solutions dans \(\mathbb{R} \backslash \left\{ - \dfrac{d}{c} \right\}\) soit aucune solution réelle.
Correction
Soit \(x\in \mathbb{R} \backslash \left\{-\dfrac{d}{c} \right\}\). Alors \(f(x) = x\)
si et seulement si
i.e.
Nous avons donc une équation polynomiale de degré 2 qui admet 0, 1 ou 2 solutions dans \(\mathbb{R}\), et comme \(-\dfrac{d}{c}\) n'est pas une solution, dans \(\mathbb{R} \backslash \left\{-\dfrac{d}{c} \right\}\).
2. On suppose que l'on peut considérer la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) définie par
Montrer que si la fonction \(f\) n'a pas de points fixes \((f(x) = x)\) alors la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) diverge.
Correction
On suppose que la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) converge vers \(\ell \in \mathbb{R}\). Alors par caractérisation séquentielle de la continuité \(f(\ell) = \ell\) donc la fonction \(f\) admet au moins un point fixe. On en déduit le résultat souhaité par contraposée.
3. On suppose que la fonction \(f\) admet au moins un point fixe \(\alpha\). Montrer que s'il existe un entier \(p \in \mathbb{N}\) tel que \(u_p = \alpha\) alors la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) est stationnaire puis que si \(p>0\) alors \(u_{p-1} = \alpha\) et en déduire que la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) est constante.
Correction
-
On suppose qu'il existe \(p\in \mathbb{N}\) tel que \(u_p = \alpha\). Alors on montre par récurrence que pour tout \(n\geq p\), \(u_n = \alpha\).
-
On suppose de plus que \(p > 0\). Or la fonction \(f\) est inversible de fonction inverse \(f^{-1}\) donnée par
Ainsi, comme \(f(u_p) = u_p\) et \(f(u_{p-1}) = u_p\), on en déduit, par injectivité, que \(u_{p-1} = u_p = \alpha\).
- Par conséquent, par itérations successives ou récurrence, \(u_n = \alpha\) pour tout \(n\in \{0, ..., p-1\}\). Donc \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) est la suite constante égale à \(\alpha\).
4. On suppose que la fonction \(f\) admet deux points fixes distincts \(\alpha\) et \(\beta\) et que \(u_0 \neq \alpha\). On considère alors la suite \((v_n)_{n\in \mathbb{N}}\) définie par
4.a. Montrer que la suite \((v_n)_{n\in \mathbb{N}}\) est géométrique de raison \(\dfrac{c\alpha + d}{c\beta + d}\).
Correction
Soit \(n\in \mathbb{N}\). Alors
De même
Donc
4.b. Exprimer alors, pour \(n\in \mathbb{N}\), \(v_n\) en fonction de \(n\) et \(u_0\), puis \(u_n\) en fonction de \(n\) et \(u_0\).
Correction
- Nous avons donc, pour \(n\in \mathbb{N}\), en notant \(k = dfrac{c\alpha + d}{c\beta + d}\)
- Or
i.e.
4.c. En déduire une condition sur \(u_0\) pour que la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) soit bien définie. (Une condition du type \(u_0 \notin E\) où \(E\) l'ensemble des termes d'une certaine suite.)
Correction
Le terme \(u_n\) est bien défini tant que \(u_n \neq - \dfrac{d}{c}\). Or \(u_n = - \dfrac{d}{c}\) si et seulement si
si et seulement si, comme \(v_n = k^n v_0\),
si et seulement si
Au passage bien défini car \(\alpha \neq \beta\) i.e. \(k\neq 1\). Donc la suite \(u\) est bien définie si et seulement si
5. On suppose que la fonction \(f\) admet un unique point fixe \(\alpha\) et que \(u_0 \neq \alpha\). On considère alors la suite \((v_n)_{n\in \mathbb{N}}\) définie par
5.a. Montrer que la suite \((v_n)_{n\in \mathbb{N}}\) est arithmétique.
Correction
Soit \(n\in \mathbb{N}\). Alors
Or la fonction \(f\) admet un unique point fixe donc d'après la question 1. l'équation polynomiale \(cx^2 + (d-a)x +b = 0\) admet un discriminant nul
et pour solution
En particulier, \(b\) étant le terme constant de cette équation,
Donc
5.b. Exprimer alors, pour \(n\in \mathbb{N}\), \(v_n\) en fonction de \(n\) et \(u_0\), puis \(u_n\) en fonction de \(n\) et \(u_0\).
Correction
5.c. En déduire une condition sur \(u_0\) pour que la suite \((u_n)_{n\in \mathbb{N}}\) soit bien définie. (Une condition du type \(u_0 \notin E\) où \(E\) l'ensemble des termes d'une certaine suite.)
Correction
Exercice 11 : Limites
Etudier les limites des fonctions suivantes au point indiqué.
1. \(x \sin\left( \dfrac{1}{x} \right)\) en 0
Correction
2. \(\dfrac{x \cos(e^x)}{x^2 + 1}\) en \(+\infty\)
Correction
3. \(e^{x-\sin(x)}\) en \(+\infty\)
Correction
4. \(\dfrac{x+\arctan(x)}{x}\) en \(+\infty\)
Correction
5. \(x \left\lfloor \dfrac{1}{x} \right\rfloor\) en \(0\)
Correction
6. \(x \left\lfloor \dfrac{1}{x} \right\rfloor\) en \(+\infty\)
Correction
7. \(\left\lfloor \dfrac{1}{x} \right\rfloor\) en \(0\)
Correction
8. \(x^2\left\lfloor \dfrac{1}{x} \right\rfloor\) en \(0\)
Correction
Exercice 12 : Continuité
1. Soit \(f : \mathbb{R} \longrightarrow \mathbb{R}\) continue telle que
Montrer qu'il existe \(\alpha \in \mathbb{R}\) tel que
Correction
2. Soit \(f : \mathbb{R} \longrightarrow \mathbb{R}\) continue telle que
2.a. Montrer que \(f\geq 0\).
Correction
2.b. Montrer que la fonction \(f\) est soit la fonction nulle soit une fonction ne s'annulant jamais.
Correction
2.c. Dans le second cas, déterminer une équation fonctionnelle vérifiée par la fonction \(g = \ln \circ f\).
Correction
2.d. Déterminer alors toutes les fonctions \(f\) continues sur \(\mathbb{R}\) telles que
Correction
Exercice 13 : Dérivation
On considère la fonction \(f\) définie par
1. Déterminer l'ensemble de définition \(D\) de la fonction \(f\).
Correction
2 Montrer que la fonction \(f\) admet en \(0\) un prolongement par continuité. Par quelle valeur ? On notera \(D'\) l'ensemble de définition du prolongement que l'on notera encore \(f\).
Correction
3. La fonction \(f\) est-elle dérivable en \(0\) ? Si oui déterminer \(f'(0)\).
Correction
4. Calculer la dérivée de la fonction \(f\) sur \(D\) puis montrer que la fonction \(f\) est de classe \(C^1\) sur \(D'\).
Correction
5. Etudier les variations de la fonction \(f\) et dresser son tableau de variation.
Correction
6. Montrer que la fonction \(f\) est de classe \(C^\infty\) sur \(D\).
Correction
7. Calculer la dérivée seconde de la fonction \(f\) sur \(D\).
Correction
8. Montrer que pour tout \(n\in \mathbb{N}^*\) il existe \(T_n \in \mathbb{R}[X]\) et \(a_n \in \mathbb{R}\) tels que
Correction
9. Montrer que tous les cœfficients du polynôme \(T_n\) sont des entiers.
Correction
10. En utilisant la formule de Leibniz calculer la dérivée \(n\)-ième \(f^{(n)}\) et en déduire la valeur du polynôme \(T_n\). (On ne cherchera pas à expliciter une expression de chacun des cœfficients de ce polynôme.)
??? success "Correction"Vérifier cette expression pour \(n = 2\).
Exercice 14 : Structures algébriques
Pour tout \(x \in \mathbb{Z}\) et \(n\in \mathbb{N}\) tel que \(n \geq 2\), on note \(\overline{x}\) la classe d'équivalence de \(x\) pour la relation de congruence modulo \(n\) :
On parlera abusivement de \(\overline{x}\) comme étant un élément de \(\overline{x}\). Autrement dit \(\overline{x}\) est n'importe quel représentant de la classe d'équivalence de \(x\).
1. Soit \(x,x' \in \mathbb{Z}\). Montrer que si \(x\equiv x'[n]\) alors \(\overline{x} = \overline{x'}\). En déduire que l'ensemble \(\{\overline{x}, x\in \mathbb{Z}\}\) est fini de cardinal \(n\). On le note \(\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}\).
Correction
2. Montrer que \(\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}\) est un anneau pour les lois
Correction
3. Montrer que si \(n\) n'est pas premier alors l'anneau \(\mathbb{Z}/n\mathbb{Z}\) n'est pas intègre.
Correction
4. Montrer que l'anneau \(\mathbb{Z} / n\mathbb{Z}\) est un corps si et seulement si \(n\) est premier.
Correction
5. On considère \(p\in \mathcal{P}\) impair. On dit que \(a \in \mathbb{Z}\) est un carré modulo \(p\) s'il existe \(x\in \mathbb{Z}\) tel que
5.a. Montrer que dans \(\mathbb{Z}/p\mathbb{Z}\) il y a \(\dfrac{p+1}{2}\) carrés. On pourra utiliser le morphisme carré sur \((\mathbb{Z}/p\mathbb{Z})^*\) pour montrer qu'il y a autant de carrés que de non carrés dans \((\mathbb{Z}/p\mathbb{Z})^*\).
Correction
5.b. Soit \(x\in \mathbb{Z}\) tel que \(\overline{x} \neq \overline{0}\). Montrer que \(\overline{x}\) est un carré modulo \(p\) si et seulement si \(x^{\frac{p-1}{2}} \equiv 1[p]\).
Correction
5.c. Montrer que \(-1\) est un carré modulo \(p\) si et seulement si \(p\equiv 1[4]\).
Correction
Exercice 15 : Arithmétique
Pour tout \(n\in \mathbb{N}^*\) on considère \(\sigma(n)\) la somme des diviseurs positifs de \(n\).
1. Calculer \(\sigma(6), \sigma(7)\) et \(\sigma(8)\).
Correction
2. Montrer que
A quelle condition nécessaire et suffisante a-t-on égalité ?
Correction
3.a. Soient \(p,q \in \mathcal{P}\) distincts et \(n = p q\). Montrer que
Correction
3.b. On considère l'assertion suivante.
Cette assertion est-elle vraie ?
Correction
4. Montrer que pour tout \(p\in \mathcal{P}\) et \(k\in \mathbb{N}\)
Correction
5. Soient \(p,q\in \mathcal{P}\) distincts, \(k,\ell \in \mathbb{N}\) et \(n = p^k q^\ell\).
5.a. Soit \(d\in \mathbb{N}^*\). Montrer que \(d\mid n\) si et seulement s'il existe \(i,j\in \{0, ..., k\} \times \{0, ..., \ell\}\) tels que \(d = p^i q^j\).
Correction
5.b. En déduire l'égalité
Correction
Exercice 16 : Espaces vectoriels
On considère l'espace vectoriel \(E = C^\infty(]-1,1[,\mathbb{R})\) et la partie \(F\) l'ensemble des fonctions polynomiales réelles restreintes au départ à \(]-1,1[\).
1. Montrer que la partie \(F\) est un sous-espace vectoriel de l'espace \(E\).
Correction
2. On considère l'application \(\varphi\) définie sur \(E\) par
2.a. Montrer que l'application \(\varphi\) est un endomorphisme de l'espace \(E\).
Correction
2.b. Déterminer son noyau \(\text{ker}(\varphi)\) et \(\text{ker}(\varphi) \cap F\).
Correction
2.c. Montrer que le sous-espace vectoriel \(F\) est stable par l'endormorphisme \(\varphi\) : \(\varphi(F) \subset F\).
Correction
2.d. Soit \(P \in F\) de degré \(n\in \mathbb{N}\). Calculer le terme de plus haut degré de la fonction polynomiale \(\varphi(P)\).
Correction
2.e. Déterminer une fonction polynomiale \(K \in F\) tel que \(K(0) = 1\) et \(\varphi(K) = 6K\).
Correction
2.f. Exprimer en fonction de \(K\) les fonctions polynomiales \(P\) vérifiant \(\varphi(P) = 6P\).
Correction
Exercice 17 : Familles de vecteurs
1. Soient \(n \in \mathbb{N}^*, \alpha_1, ..., \alpha_n \in \mathbb{C}\) distincts, \(A= \text{diag}(\alpha_1, ..., \alpha_n)\) matrice diagonale de cœfficients diagonaux \(\alpha_1, ..., \alpha_n\) et
1.a. Montrer que la partie \(C(A)\), appelé commutant de la matrice \(A\), est un sous-espace vectoriel de \(\mathcal{M}_n(\mathbb{C})\).
Correction
1.b. Montrer que \((A^k)_{0\leq k\leq n-1}\) est une base du sous-espace \(C(A)\).
Correction
2. On considère les fonctions suivantes définies pour \(x \in ~]-1,1[\)
Quel est le rang de la famille \((f_1, f_2, f_3, f_4)\) ?
Correction
Exercice 18 : Applications linéaires
On considère l'espace vectoriel \(E = \mathbb{R}^4\) et un endomorphisme \(u\) de l'espace \(E\) tel que
1.a. Montrer que pour tout \(x\in E\backslash \{0\}\) la famille \((x,u(x))\) est une famille libre.
Correction
Soit \(\lambda, \mu \in \mathbb{R}\) tel que
Donc, en appliquant l'application linéaire \(\mu u\),
i.e., comme \(\mu u(x) = - \lambda x\) et \(\mu u^2(x) = -\mu u(x) - \mu x = (\lambda - \mu) x\),
Donc, comme \(x\neq 0\),
Or le polynôme \(X^2 - \mu X + \mu^2\) admet comme discriminant \(\Delta = \mu^2 - 4 \mu^2 = - 3 \mu^2 \leq 0\). Donc si \(\mu \neq 0\) alors \(\lambda\) est une racine non réelle ce qui ne peut pas donc \(\mu = 0\) et \(\lambda = \dfrac{\mu}{2} = 0\).
1.b. Montrer que l'endomorphisme \(u\) est un automorphisme de l'espace \(E\) et déterminer \(u^{-1}\).
Correction
Nous avons
Donc l'endomorphisme est inversible d'inverse
2. Soient \(x,y \in E\) tels que la famille \((x,y,u(x))\) soit libre. Montrer que la famille \((x,y,u(x),u(y))\) est une famille libre.
Correction
Soit \(a,b,c,d \in \mathbb{R}\) tels que
Alors
Or \(u^2(x) = -u(x) - x\) et \(u^2(y) = -u(y) -y\) donc
Donc en effectuant l'opération \((b-d)(1) - d(2)\) nous obtenons
Or la famille \((x,y,u(x))\) est libre, donc
Donc, grâce au second terme et au raisonnement de la question 1.a., nous obtenons \(b = d = 0\) et ainsi l'équation \((1)\) devient
Or d'après la question 1.a., la famille \((x,u(x))\) est libre, d'où \(a = c = 0\).
3. Montrer qu'il existe une base \(\mathcal{B} = (e_1, e_2,e_3,e_4)\) de l'espace \(E\) telle que \(e_3 = u(e_1)\) et \(e_4 = u(e_2)\).
Correction
Comme \(u^2 + u + \text{id}_E = 0\), nous avons \(u\neq 0\), donc il existe \(x\in E\) tel que \(u(x) \neq 0\). Donc d'après la question 1.a. la famille \((x,u(x))\) est libre. Puis, d'après le théorème de la base incomplète, il existe deux vecteurs \(y,z\in E\) telle que la famille \((x,u(x),y,z)\) soit une base de l'espace \(E\). Donc en particulier la famille \((x,y,u(x))\) est libre. Donc, d'après la question 2., la famille \((x,y,u(x),u(y))\) est une famille libre de \(4 = \text{dim}(E)\) vecteurs de l'espace \(E\). Donc il s'agit d'une base \((e_1, e_2, e_3, e_4)\) avec \(e_3 = u(x) = u(e_1)\) et \(e_4 = u(y) = u(e_2)\).