Cours
Objectifs du programme officiel :
Divisibilité et division euclidienne
-
Divisibilité dans \(\mathbb{Z}\)
-
Divisieurs, multiples
-
Entiers associés
-
Division euclidienne
PGCD et algorithme d'Euclide
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PGCD de deux entiers
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Algorithme d'Euclide
-
Relation de Bézout, algorithme d'Euclide étendu
-
PPCM
Entiers premiers entre eux
-
Couple d'entiers premiers entre eux
-
Théorème de Bézout
-
Lemme de Gauss
-
\([a\wedge b =1, a\mid n, b\mid n] \Longrightarrow ab \mid n\)
-
\([a\wedge n = 1, b\wedge n = 1]\Longrightarrow ab \wedge n = 1\)
-
Extension à une famille d'entiers, premiers dans leur ensemble, deux à deux, relation de Bézout
Nombres premiers
-
Nombre premier
-
Crible d'Erathostène
-
Infinité de nombres premiers
-
Décomposition d'un entier non nul en produits de nombres premiers
-
Valuation \(p\)-adique, d'un produit, caractérisation de la divisibilité, PGCD et PPCM en fonction des valuations
Congruence
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Relation de congruence modulo un entier
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Opérations sur les congruences
-
Utilisation d'un inverse modulo \(n\) pour résoudre une congruence modulo \(n\)
-
Petit théorème de Fermat
I. Divisibilité et division euclidienne⚓︎
Remarque
Les notions qui peuvent être énoncées dans un anneau plus général que l'anneau des entiers \(\mathbb{Z}\) seront écrites avec un anneau \(A\).
Définition : Divisibilité
On considère un anneau commutatif \(A\) et deux éléments \(a,b\in A\). Alors on dit que l'élément \(a\) divise l'élément \(b\) s'il existe \(c \in A\) tel que \(b = a\times c\). Dans ce cas on le note \(a\mid b\). On dit alors que l'élément \(a\) est un diviseur de l'élément \(b\), ou encore que l'élément \(b\) est un multiple de l'élément \(a\).
Exemple
Remarque
On note \(aA\) l'ensemble des multiples de l'élément \(a\).
Proposition
On considère des éléments \(a,b,c,d\in A\).
-
Si \(a\mid b\) et \(a\mid c\) alors \(a \mid bu+cv\) pour tout \(u,v\in A\).
-
Si \(a\mid b\) et \(c\mid d\) alors \(ac\mid bd\).
-
Si \(a\mid b\) alors \(a^k \mid b^k\) pour tout \(k\in \mathbb{N}\).
Démonstration
Proposition
On considère deux entiers \(a,b \in \mathbb{Z}\).
-
\(a \mid b \Longleftrightarrow |a| \mid |b|\).
-
Si \(b\neq 0\) et \(a\mid b\) alors \(|a| \leq |b|\).
-
Pour tout \(m\in \mathbb{Z}^*\), \(a\mid b\) si et seulement si \(ma\mid mb\).
Démonstration
Remarque
La dernière propriété peut également être énoncé dans un anneau quelconque \(A\) de deux façons différentes :
-
Pour tout élement inversible \(m\in A^\times\), \(a\mid b\) si et seulement si \(ma \mid mb\).
-
Si l'anneau \(A\) est un corps alors pour tout \(m\in A^*\), \(a\mid b\) si et seulement si \(ma\mid mb\).
Définition : Eléments associés
On considère un anneau commutatif \(A\) et deux éléments \(a,b\in A\). Alors on dit que les éléments \(a\) et \(b\) sont associés si \(a\mid b\) et \(b\mid a\).
Exemple
Une matrice inversible \(A\) de taille \(n\) est associée à la matrice \(I_n\) :
Proposition : Caractérisation des éléments associés
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors les assertions suivantes sont équivalentes.
-
Les entiers \(a\) et \(b\) sont associés.
-
Il existe \(\varepsilon \in \{-1,1\}\) tel que \(a = \varepsilon b\).
-
\(a\mathbb{Z} = b\mathbb{Z}\).
Démonstration
Exemple
Soit \(a \in \mathbb{Z}\) associé à l'entier \(2\). Alors \(a = \pm 2\).
Théorème : Théorème de la division euclidienne
On considère deux entiers \(a,b \in \mathbb{Z}\) tel que \(b\neq 0\). Alors il existe un unique couple d'entiers \((q,r) \in \mathbb{Z}\), appelés quotient et reste, tel que
Démonstration
Remarque
Pour effectuer la division euclidienne en pratique on procède comme en primaire pour poser la division.
Exemple
Nous avons la division euclidienne de \(314\) par \(149\)
Ou encore la division euclidienne de \(15\) par \(-4\)
Corollaire
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) tel que \(b\neq 0\). Alors \(b\mid a\) si et seulement si le reste de la division euclidienne de \(a\) par \(b\) est nul.
Démonstration
Exemple
La division euclidienne de \(126\) par \(7\) donne
Donc \(7 \mid 128\).
II. PGCD et algorithme d'Euclide⚓︎
Définition : Ensemble des diviseurs
On considère un entier \(a \in \mathbb{Z}\). Alors on définit \(D_a\) comme l'ensemble des diviseurs de l'entier \(a\).
Exemple
Définition : Ensemble des diviseurs communs
On considère deux entiers \(a,b \in \mathbb{Z}\). Alors on définit \(D_{a,b}\) comme l'ensemble des divieurs communs aux entiers \(a\) et \(b\).
Exemple
Proposition
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors
Démonstration
Définition : PGCD
On considère deux entiers \(a,b \in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Alors le plus grand commun diviseur (PGCD) entre \(a\) et \(b\) est l'unique entier \(d \in \mathbb{N}^*\) tel que \(d\mid a, d\mid b\) et
On le note alors \(d = a\wedge b\).
Exemple
Remarque
Autrement dit le PGCD \(a\wedge b\) est définit comme le majorant de l'ensemble \(D_{a,b}\) qui est un ensemble non vide \((1\in D_{a,b})\) et majorée (par \(\max(|a|,|b|)\)) de \(\mathbb{Z}\).
Remarque
Par convention on définit également \(0\wedge 0 = 0\).
Proposition
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\).
-
\(a\wedge 0 = |a|\).
-
\(a\wedge b = |a| \wedge |b|\).
-
Soit \(r\) le reste de la division euclidienne de \(a\) par \(b \neq 0\). Alors \(a\wedge b = b\wedge r\).
Démonstration
Théorème : Algorithme d'Euclide
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) tels que \(a>b\geq 0\), et la suite \((r_n)_{n\in \mathbb{N}} \in \mathbb{N}^\mathbb{N}\) définie par \(r_0 = a, r_1 = b\) et par, pour tout entier \(n\geq 1\),
-
si \(r_n = 0\) alors \(r_{n+1} = 0\),
-
si \(r_n \neq 0\) alors \(r_{n+1}\) est le reste de la division euclidienne de \(r_{n-1}\) par \(r_n\).
Alors il existe un premier rang \(n_0 \in \mathbb{N}^*\) tel que \(r_{n_0} = 0\) et
Démonstration
Exemples
Le PGCD entre \(21\) et \(13\) est \(1\) car
Remarque
On peut étendre ce résultat à deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Si \(b>a\) alors on intervertit les rôles des entiers \(a\) et \(b\). Si \(a \leq 0\) (ou \(b\leq 0\)) alors on considère \(-a\geq 0\) (ou \(-b\geq 0\)) à la place car \((-a)\wedge b = a\wedge b\).
Exemple
Le PGCD entre \(-21\) et \(-13\) est également \(1\).
Corollaire
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Alors \(D_{a,b} = D_{a\wedge b}\).
Démonstration
Exemple
Corollaire
On considère deux entiers \(a,b \in \mathbb{Z}\) non tous nuls et un entier \(c\in \mathbb{Z}\). Alors le PGCD \(a\wedge b\) est le plus grand commun diviseur aux entiers \(a\) et \(b\) au sens de la divisibilité.
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère trois entiers \(a,b,k\in \mathbb{Z}\). Alors
Démonstration
On note \(d = \(a\wedge b\) et \(D = (ka) \wedge (kb)\). Alors \(d\) divise \(a\) et \(b\), donc \(kd\) divise \(ka\) et \(kb\). Ainsi \(kd\) divise D\) : il existe \(q \in \mathbb{Z}\) tel que
Ainsi \(kdq\) divise \(ka\) et \(kb\), donc \(dq\) divise \(a\) et \(b\), d'où \(dq \mid d \mid dq\) i.e. \(|q| = 1\). Par conséquent
Théorème : Relation/idendité de Bézout
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Alors il existe deux entiers \(u,v\in \mathbb{Z}\) tels que
De plus s'il existe des entiers \(u,v,c\in \mathbb{Z}\) tels que \(au+bv = c\) alors \(a\wedge b \mid c\).
Démonstration
-
D'après la proposition suivante il existe \(u,v \in \mathbb{Z}\) tel que \(au+bv = a\wedge b\).
-
On suppose qu'il existe \(u,v,c\in \mathbb{Z}\) tels que \(au+bv = c\). Or \(a\wedge b \mid a\) et \(a\wedge b \mid b\) donc
Exemples
Proposition : Algorithme d'Euclide étendu
On considère deux entiers \(a,b \in \mathbb{Z}\) tels que \(a\geq b>0\), et les suites \((r_n)_{n\in \mathbb{N}}, (u_n)_{n\in \mathbb{N}}, (v_n)_{n\in \mathbb{N}} \in \mathbb{N}^\mathbb{N}\) définies par
et par, pour tout entier \(n \in \mathbb{N}^*\),
-
si \(r_n = 0\) alors \(r_{n+1} = 0, u_{n+1} = u_n, v_{n+1} = v_n\),
-
si \(r_n \neq 0\) alors \(r_{n+1}\) est le reste de la division euclidienne de \(r_{n-1}\) par \(r_n\), et \(u_{n+1}, v_{n+1}\) sont les entiers définis par
avec \(q_{n+1}\) le quotient dans la division euclidienne de \(r_{n-1}\) par \(r_n\).
Alors, pour tout \(n\in \{0,..., n_0-1\}\), nous avons
En particulier
Démonstration
Procédons par récurrence double.
- Pour \(n = 0\) et \(n= 1\) nous avons
- On suppose le résultat vrai au rangs \(n\in \{1, ..., n_0 - 2\}\) et \(n-1\) :
Puis \(r_{n+1}\) est le reste de la division euclidienne de \(r_{n-1}\) par \(r_n\) :
Ainsi
- Le théorème de récurrence double permet de conclure.
Exemples
On considère les entiers 20 et 12. Alors l'algorithme d'Euclide étendu donne le tableau suivant.
Donc \(20 \wedge 12 = 4\) et une relation de Bézout est
Remarque
En pratique pour déterminer une relation de Bézout on ne calcule pas les \(u_n,v_n\) de cette manière. On remonte les calculs effectués lors des divisions euclidiennes.
Exemple
Nous effectuons les divisions euclidiennes successives pour déterminer le PGCD entre \(22\) et \(8\) :
Donc \(22 \wedge 8 = 2\) et nous remontons les divisions euclidiennes pour déterminer une relation de Bézout :
Définition : PGCD d'une famille d'entiers
On considère des entiers \(a_1, ..., a_n \in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Alors le plus grand commun diviseur (PGCD) entre ces entiers \(a_1, ..., a_n\) est la majorant de l'ensemble majoré non vide \(D_{a_1, ..., a_n} = D_{a_1} \cap ... \cap D_{a_n}\). On le note \(a_1 \wedge ... \wedge a_n\).
Exemple
Remarque
Nous avons encore la convention \(0 \wedge ... \wedge 0 = 0\).
Proposition : Associativité du PGCD
On considère des entiers \(a, b, c \in \mathbb{Z}\). Alors
Démonstration
Théorème : Relation de Bézout
On considère des entiers \(a_1, ..., a_n \in \mathbb{Z}\). Alors il existe des entiers \(u_1, ..., u_n \in \mathbb{Z}\) tels que
Démonstration
Remarque
Pour obtenir le PGCD (respectivement une relation de Bézout) entre \(n\) entiers il suffit d'appliquer récursivement l'algorithme d'Euclide (respectivement l'algorithme d'Euclide étendu) en utilisant l'associativité du PGCD.
Exemple
On condière les entiers 10, 15 et 24. Alors :
-
On détermine \(10 \wedge 15\) par l'algorithme d'Euclide : \(15 = 1\times 10 + 5\) puis \(10 = 2\times 5 + 0\) donc \(10\wedge 15 = 5\).
-
Nous avons par associtivité \(10\wedge 15 \wedge 24 = 5 \wedge 24\).
-
On détermine \(5\wedge 24\) par l'algorithme d'Euclide : \(24 = 4\times 5+4\) puis \(5 = 1\times 4 +1\) puis \(4 = 4\times 1 + 0\) donc \(5\wedge 24 = 1\).
-
On conclut que \(10\wedge 15 \wedge 24 = 1\).
On considère les mêmes entiers que précédemment. Alors :
- On détermine une relation de Bézout entre 10 et 15 par l'algorithme d'Euclide étendu :
Nous avons donc
-
Nous avons par associativité \(10\wedge 15 \wedge 24 = 5 \wedge 24\).
-
On détermine une relation de Bézout entre 5 et 24 par l'algorithme d'Euclide étendu :
Nous avons donc
- Par conséquent
Définition : PPCM
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) non nuls. Alors le plus petit commun multiple (PPCM) entre les entiers \(a\) et \(b\) est l'unique entier \(m\in \mathbb{N}^*\) tel que \(a\mid m, b\mid m\) et
On le note alors \(a\vee b = m\).
Exemples
Le PPCM entre \(5\) et \(12\) est \(60\). Celui entre \(12\) et \(15\) est \(60\).
Remarque
Autrement dit il s'agit du minorant de l'ensemble \(a\mathbb{Z} \cap b\mathbb{Z} \cap \mathbb{N}^*\) qui est non vide (\(ab \in a\mathbb{Z} \cap b\mathbb{Z} \cap \mathbb{N}^*\)) et minoré (par 1).
Remarque
Par convention nous avons également \(a\vee 0 = 0\).
Proposition
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors les multiples communs à \(a\) et \(b\) sont exactement les multiples de \(a\vee b\) :
Démonstration
Proposition
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors leur PPCM est le plus petit élement de \(a\mathbb{Z}\cap b\mathbb{Z} \cap \mathbb{N}^*\) au sens de la divisibilité.
Démonstration
Proposition
On considère trois entiers \(a,b,m\in \mathbb{Z}^*\). Si \(a \mid m\) et \(b\mid m\) alors \(a\vee b \mid m\).
Démonstration
Théorème
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors
Démonstration
Exemple
III. Entiers premiers entre eux⚓︎
Définition : Entiers premiers entre eux
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors on dit que les entiers \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux si \(a\wedge b = 1\).
Exemple
Proposition : Fraction irréductible
On considère deux entiers \(a\in \mathbb{Z}\) et \(b\in \mathbb{N}_*\). Alors il existe deux entiers \(a'\in \mathbb{Z}\) et \(b'\in \mathbb{N}^*\) premiers entre eux tel que \(\dfrac{a}{b} = \dfrac{a'}{b'}\). On dit alors que la fracion \(\dfrac{a'}{b'}\) est irréductible.
Démonstration
Exemple
Théorème de Bézout
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors les entiers \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux si et seulement s'il existe deux entiers \(u,v\in \mathbb{Z}\) tels que
Démonstration
Exemple
Théorème : Lemme de Gauss
On considère des entiers \(a,b,c\in \mathbb{Z}\). Si les entiers \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux et si \(a\mid bc\) alors \(a\mid c\).
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère des entiers \(a,b,c \in \mathbb{Z}\).
- Si les entiers \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux et divisent l'entier \(c\) alors \(ab \mid c\) :
- Si les entiers \(a\) et \(b\) sont premiers avec \(c\) alors l'entier \(ab\) est premier avec \(c\) :
- Si les entiers \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux alors les entiers \(a^k\) et \(b^k\) également pour tout \(k\in \mathbb{N}\) :
Démonstration
Exemples
Définitions : Nombres premiers dans leur ensemble ou deux à deux
On considère des entiers \(a_1, ..., a_n\in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Alors on dit que les entiers \(a_1, ..., a_n\) sont :
-
premiers dans leur ensemble si \(a_1 \wedge ... \wedge a_n = 1\),
-
premiers deux à deux si pour tout \(i,j\in \{1, ..., n\}\) distincts, \(a_i \wedge a_j = 1\).
Exemples
Proposition
On considère des entiers \(a_1, ..., a_n\in \mathbb{Z}\) non tous nuls. Si les entiers \(a_1, ..., a_n\) sont premiers deux à deux alors ils le sont dans leur ensemble. Mais la réciproque n'est pas vérifiée.
Démonstration
Exemple
IV. Nombres premiers⚓︎
Définition : Nombre premier
On considère un entier naturel \(p\in \mathbb{N}\). Alors on dit que l'entier \(p\) est premier s'il admet exactement deux diviseurs positifs distincts \(1\) et \(p\). On note \(\mathcal{P}\) l'ensemble des nombres premiers.
Exemple
Proposition
On considère un entier \(n\in \mathbb{N}\) et un nombre premier \(p\in \mathcal{P}\). Alors \(p\mid n\) ou \(p\wedge n = 1\).
Démonstration
Théorème : Lemme d'Euclide
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) et un nombre premier \(p\in \mathcal{P}\). Si \(p\mid ab\) alors \(p\mid a\) ou \(p\mid b\).
Démonstration
Proposition
On considère un entier \(n\geq 2\). Alors l'entier \(n\) admet un diviseur premier. De plus si l'entier \(n\) n'est pas premier alors il admet un diviseur premier \(p \leq \sqrt{n}\).
Démonstration
Remarque
Le crible d'Erathostène permet d'obtenir la liste des nombres premiers compris entre \(1\) et \(n\) pour tout \(n\in \mathbb{N}^*\).
L'algorithme procède par élimination : il s'agit de supprimer d'une table des entiers de 2 à N tous les multiples d'un entier (autres que lui-même).
En supprimant tous ces multiples, à la fin il ne restera que les entiers qui ne sont multiples d'aucun entier à part 1 et eux-mêmes, et qui sont donc les nombres premiers.
On commence par rayer les multiples de 2, puis les multiples de 3 restants, puis les multiples de 5 restants, et ainsi de suite en rayant à chaque fois tous les multiples du plus petit entier restant.
On peut s'arrêter lorsque le carré du plus petit entier restant est supérieur au plus grand entier restant, car dans ce cas, tous les non-premiers ont déjà été rayés précédemment.
À la fin du processus, tous les entiers qui n'ont pas été rayés sont les nombres premiers inférieurs à \(n\).
(insérer une image)
Théorème
L'ensemble \(\mathcal{P}\) des nombres premiers est infini.
Démonstration
Théorème : Factorialité des entiers
On considère un entier non nul \(n \in \mathbb{Z}^*\). Alors il existe de façon unique (à l'ordre près) :
-
un entier \(r\in \mathbb{N}\),
-
une famille d'entiers premiers \(p_1, ..., p_r \in \mathcal{P}\)
-
une famille d'entiers non nuls \(\alpha_1, ..., \alpha_r \in \mathbb{N}^*\),
-
un entier \(\varepsilon \in \{-1,1\}\),
tels que
Démonstration
Exemples
Définition
On considère un entier premier \(p\in \mathcal{P}\). Alors la valuation \(p\)-adique est l'application \(\nu_p : \mathbb{Z}^* \longrightarrow \mathbb{N}\) définie par, pour tout \(a\in \mathbb{Z}^*\),
Exemple
Remarque
Par convention nous avons \(\nu_p(0) = +\infty\).
Proposition
On considère un entier \(n\in \mathbb{Z}\) et un nombre premier \(p\in \mathcal{P}\).
-
Pour tout \(k\in \mathbb{N}, \nu_p(n) = k\) si et seulement s'il existe \(q\in \mathbb{Z}\) tel que \(n = p^k q\) et \(p\wedge q = 1\).
-
\(\nu_p(n) \geq 1\) si et seulement si \(p\mid n\).
Démonstration
Proposition
On considère un entier non nul \(n\in \mathbb{Z}^*\) de décomposition \(n = \varepsilon \prod_{i=1}^r p_i^{\alpha_i}\). Alors
Démonstration
Exemple
Remarque
On peut alors noter la décomposition
Ce produit a bien du sens même si \(\mathcal{P}\) est infini parce qu'il n'y a qu'un nombre fini de \(\nu_p(n)\) non nuls.
Proposition
On considère deux entiers non nuls \(a,b\in \mathbb{Z}^*\) et un nombre premier \(p\in \mathcal{P}\). Alors
Démonstration
Exemple
Corollaire
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors \(a\mid b\) si et seulement si \(\nu_p(a) \leq \nu_p(b)\) pour tout \(p\in \mathcal{P}\).
Démonstration
Proposition
On considère deux entiers non nuls \(a,b\in \mathbb{Z}^*\). Alors
Démonstration
Exemple
V. Congruences⚓︎
Définition
On considère un entier non nul \(n\in \mathbb{Z}^*\) et deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Alors on dit que les entiers \(a\) et \(b\) sont congrus modulo \(n\) si \(n \mid a-b\) ce que l'on note \(a\equiv b[n]\).
Exemples
Proposition
On considère un entier non nul \(n\in \mathbb{Z}^*\) et des entiers \(a,b,c,d \in \mathbb{Z}\).
- Si \(a\equiv b[n]\) et \(c\equiv d[n]\) alors
-
Pour tout \(m\in \mathbb{Z}^*, a \equiv b[n]\) si et seulement si \(ma \equiv mb [mn]\).
-
\(a\equiv 0[n] \Longleftrightarrow n\mid a\).
-
Si \(r\) est le reste de la division euclidienne de \(a\) par \(n\) alors \(a\equiv r[n]\).
Démonstration
Exemples
Proposition
La relation de congruence modulo \(n\in \mathbb{Z}^*\) définit une relation d'équivalence sur \(\mathbb{Z}\).
Démonstration
Définition : Inverse modulaire
On considère un entier non nul \(n\in \mathbb{Z}^*\) et un entier \(a \in \mathbb{Z}\). Alors on dit que l'entier \(a\) admet un inverse modulo \(n\) s'il existe un entier \(b\in \mathbb{Z}\) tel que \(ab \equiv 1 [n]\).
Proposition
On considère un entier non nul \(n\in \mathbb{Z}^*\) et un entier \(a \in \mathbb{Z}\). Alors l'entier \(a\) admet un inverse modulo \(n\) si et seulement si les entiers \(a\) et \(n\) sont premiers entre eux.
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère un entier non nul \(n\in \mathbb{Z}^*\) et un deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\). Si l'entier \(a\) admet un inverse modulo \(n\), que l'on note \(a^{-1}\), alors l'équation
admet une unique solution modulo \(n\) donnée par
autrement dit les solutions sont exactement de la forme
Démonstration
Exemple
Proposition
On considère deux entiers \(a,b\in \mathbb{Z}\) et un nombre premier \(p\in \mathcal{P}\). Alors
Démonstration
On montre d'abord que, pour tout \(k\in \{1, ..., p-1\}\), le coefficient binomial \(\binom{p}{k}\) est un multiple de \(p\) grâce à l'égalité
Remarque
La proposition précédente sert à montrer que l'application \(\varphi : a \longmapsto a^p\) est un morphisme d'anneau modulo \(p\), appelé morphisme de Frobenius.
Théorème : Petit théorème de Fermat
On considère un entier premier \(p\in \mathcal{P}\) et un entier \(a \in \mathbb{Z}\). Alors \(a^p \equiv a [p]\). De plus si l'entier \(a\) n'est pas divisible par le nombre premier \(p\) alors \(a^{p-1} \equiv 1 [p]\).