Cours
Objectifs du programme officiel :
Généralites sur les fonctions
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Ensemble de définition
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Représentation graphique, transformations \(x\longmapsto f(x) + a, x\longmapsto f(ax)\)
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Parité, imparité, périodicité
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Somme, produit, composée
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Monotonie
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Fonctions majorées, minorées, bornées
Dérivation
-
Dérivée d'une fonction
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Dérivée d'une combinaison linéaire, d'un produit, d'un quotient, d'une composée
-
Caractérisation des fonctions constantes, (dé)croissantes parmi les fonctions dérivables sur un intervalle
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Tableau de variations, recherche d'extrema, démonstrations d'inégalités, tracé du graphe
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Représentation graphique et dérivée d'une fonction réciproque
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Fonctions de classe \(C^1\)
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Dérivées d'ordre supérieur
Fonctions usuelles
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Fonctions exponentielles, logarithme néperien, puissances, logarithme décimal, logarithme en base 2
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Relations \((xy)^a = x^a y^a, x^{a+b} = x^a x^b, (x^a)^b = x^{ab}\)
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Croissances comparées des fonctions logarithme, puissances et exponentielle
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Inégalités \(e^x \geq 1+x, \ln(1+x) \leq x\).
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Fonctions circulaires réciproques \(\arcsin, \arccos, \arctan\)
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Fonctions hyperboliques \(\text{ch}, \text{sh}, \text{th}\)
Dérivation d'une fonction complexe d'une variable réelle
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Dérivée d'une fonction à valeurs complexes
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Dérivée d'une combinaison linéaire, d'un produit, d'un quotient
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Dérivée de \(\exp(\varphi)\) où \(\varphi\) est une fonction dérivable à valeurs complexes
Limite d'une fonction en un point
-
Limite finie ou infinie d'une fonction en \(a \in \overline{\mathbb{R}}\)
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Unicité de la limite
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Limite finie en \(a\) implique bornée au voisinage de \(a\)
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Limite à droite, limite à gauche
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Caractérisation séquentielle de la limite
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Opérations sur les limites : Combinaison linéaire, produit, quotient, composition
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Passage à la limite avec une inégalité
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Existence d'une limite par encadrement
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Théorème de la limite monotone
Continuité en un point
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Continuité, prolongement par continuité en un point
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Continuité à gauche, à droite en un point
-
Caractérisation séquentielle de la continuité en un point
-
Opérations sur les fonctions continues en un point : Combinaison linéaire, produit, quotient, composition
Continuité sur un intervalle
-
Continuité sur un intervalle
-
Théorème des valeurs intermédaires
-
Image d'un intervalle par une fonction continue, cas d'une fonction continue strictement monotone
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Théorème des bornes atteintes
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Image d'un segment par une fonction continue
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Continue injective implique strictement monotone
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Strictement monotone continue implique une fonction réciproque continue de même monotonie
Fonctions complexes
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Extensions des définitions et résultats généraux sur les limites et la continuité
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Caractérisation de la limite et de la continuité avec les parties réelles et imaginaires
Nombre dérivée, fonction dérivée
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Dérivabilité en un point, nombre dérivé
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Dérivable implique continue
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Caractérisation par le développement limité à l'ordre 1
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Dérivabilité à gauche, à droite
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Dérivabilité et dérivée sur un intervalle
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Opérations sur les fonctions dérivables : Combinaison linéaire, produit, quotient, composition, réciproque
I. Généralités⚓︎
Définition : Ensemble de définition
On considère une partie \(D \subset \mathbb{R}\) et une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors la partie \(D\) est appelée l'ensemble de définition de la fonction \(f\), ou encore son domaine. On note \(\mathcal{F}(D,\mathbb{R})\) leur ensemble ou encore \(\mathbb{R}^D\).
Exemple
La fonction racine carrée \(\sqrt{\cdot}\) peut être considérée sur toute partie de \(\mathbb{R}_+\) mais sur aucune partie intersectant \(\mathbb{R}_-^*\).
Remarque
Pour tout \(x \in D\) et \(y \in \mathbb{R}\) tels que \(y =f(x)\), on dit que l'élément \(y\) est l'image de l'élément \(x\) par la fonction \(f\) et que l'élément \(x\) est un antécédent de l'élément \(y\) par la fonction \(f\). On fera attention à la distinction utilisée entre "le" et "un" : Il n'y a qu'une seule image pour chaque élément \(x\in D\) mais il peut y avoir plusieurs antécédents (ou aucun) à chaque élément de \(y\in \mathbb{R}\).
Exemple
L'image de \(2\) par la fonction carrée est uniquement \(4\) mais \(4\) admet deux antécédents par la fonction carrée à savoir \(-2\) et \(2\).
Remarque
On peut représenter graphiquement une fonction réelle.
Exemple
Graphique de la fonction \(x \longmapsto x^3 - 8 x^2 + x+10\) sur \([0,10]\).
Propositon
On considère une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a\in \mathbb{R}\). Alors :
-
Le graphique de la fonction \(x\longmapsto f(x+a)\) est l'image du graphique de la fonction \(f\) par la translation de vecteur \(-\overrightarrow{(0,0)(a,0)}\).
-
Le graphique de la fonction \(x\longmapsto f(x) + a\) est l'image du graphique de la fonction \(f\) par la translation de vecteur \(\overrightarrow{(0,0)(0,b)}\).
-
Si \(a\neq 0\) alors le graphique de la fonction \(x \longmapsto f(ax)\) est l'image du graphique de la fonction \(f\) par la dilatation de rapport \(\dfrac{1}{a}\) et de direction l'axe des abcisses.
-
Le graphique de la fonction \(x \longmapsto af(x)\) est l'image du graphique de la fonction \(f\) par la dilatation de rapport \(a\) et de direction l'axe des ordonnées.
Exemples
Définition : Fonctions paires, impaires, périodiques
On considère une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction est :
-
paire si pour tout \(x\in D, -x\in D\) et \(f(-x) = f(x),\)
-
impaire si pour tout \(x\in D -x\) et \(f(-x) = -f(x),\)
-
périodique s'il existe un réel \(T \in \mathbb{R}^*_+\), appelé période, tel que pour tout \(x\in D, x+T,x-T \in D\) et \(f(x+T) = f(x)\).
Exemples
Pour tout \(k\in \mathbb{N}\) la fonction \(x\longmapsto x^{2k}\) est paire. La fonction \(\cos\) également.
Pour tout \(k\in \mathbb{N}\) la fonction \(x\longmapsto x^{2k+1}\) est impaire. La fonction \(\sin\) également.
Parmi les fonctions polynômes, seules les fonctions constantes sont périodiques. Les fonctions \(\cos\) et \(\sin\) sont périodiques et leur plus petite période est \(2\pi\) mais \(4\pi, 6\pi, ...\) sont également des périodes.
Remarque
Une fonction peut être ni paire ni impaire. Attention à ne pas confondre avec les entiers qui sont forcément pairs ou impairs.
Exemple
La fonction \(\exp\).
Remarque
Le graphique d'une fonction :
-
paire est symétrique par rapport à l'axe des abcisses,
-
impaire est symétrique par rapport à l'origine,
-
pérodique de période \(T\) est la répétition du graphique de la fonction restreinte \(f_{|[0,T]}\).
Exemples
Remarque
L'étude d'une fonction paire ou impaire peut être réduite à \(\mathbb{R}_+\) et l'étude d'une fonction périodique de période \(T\) peut être réduite à \(D\cap [a,a+T]\) pour \(a\in D\).
Remarque
Une fonction \(f\) périodique peut admettre une plus petite période \(T \in \mathbb{R}_+^*\) mais ce n'est pas tout le temps le cas.
Exemple
La fonction \(f = \mathbb{1}_{\mathbb{Q}}\) définie sur \(\mathbb{R}\) par \(f(x) = 1\) si \(x\in \mathbb{Q}\) et \(f(x) = 0\) si \(x\notin \mathbb{Q}\) est périodique et l'ensemble de ses périodes est \(\mathbb{Q}_+^*\) qui n'admet pas de plus petit élément.
Définitions : Somme, produit de fonctions, quotient
On considère deux fonctions réelles \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : D\longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(\lambda \in \mathbb{R}\). Alors :
- La fonction somme \(f + g\) est définie par, pour tout \(x\in D,\)
- La fonction \(\lambda f\) est définie par, pour tout \(x\in D,\)
- La fonction produit \(fg\) est définie par, pour tout \(x\in D,\)
- La fonction quotient \(\dfrac{f}{g}\) est définie par, pour tout \(x\in D\) tel que \(g(x) \neq 0\),
Définition : Composée de fonctions
On considère deux fonctions réelles \(f : D_f \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : D_g \longrightarrow \mathbb{R}\) tels que \(g(D_g) \subset D_f\). Alors la fonction composée \(f\circ g\) est définie par, pour tout \(x\in D_g,\)
Exemple
La fonction \(x\in \mathbb{R} \longmapsto \exp\left(- \dfrac{x^2}{2} \right)\) est la composée des fonctions \(f = \exp, g : x\in \mathbb{R} \longmapsto - \dfrac{x}{2}\) et \(h : x\in \mathbb{R} \longmapsto x^2\) :
Remarque
On peut étudier la somme, le produit ou la composée de fonctions paires, impaires ou périodiques.
Exemples
-
Une somme de fonctions paires (respectivement impaires) reste paire (respectivement impaire).
-
En général une somme d'une fonction paire et d'une fonction impaire est ni paire ni impaire comme par exemple \(\cos + \sin\).
-
Un produit entre deux fonctions paires (respectivement impaires) est pair.
-
Un produit entre une fonction paire et une fonction impaire est impair.
-
Une composée entre une fonction quelconque et une fonction paire reste paire.
-
Une composée entre deux fonctions impaires reste impaire.
-
Une composée entre une fonction paire et une fonction impaire reste paire.
Définitions : Fonctions croissantes, décroissantes, monotones
On considère une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est :
- croissante si
- décroissante si
- monotone si la fonction \(f\) est croissante ou décroissante.
Exemples
La fonction \(x^3\) est strictement croissante sur \(\mathbb{R}\).
La fonction \(\sin\) n'est pas monotone sur \(\mathbb{R}\) mais est strictement croissante sur \(\left[ - \dfrac{\pi}{2}, \dfrac{\pi}{2} \right]\).
Remarque
On définit les mêmes notions de façon strice en remplaçant les inégalités larges par des inégalités strictes.
Remarque
On peut étudier la somme, le produit ou la composée de fonctions croissantes ou décroissantes.
Exemples
-
La somme (ou composée) de fonctions de même monotonie a la même monotonie.
-
Le produit de fonctions positives croissantes reste croissante (et positive).
-
La composée de fonctions monotones de monotonies opposées est décroissante.
Définitions : Fonctions majorées, minorées, bornées
On considère une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est :
- majorée s'il existe \(M\in \mathbb{R}\) tel que pour tout \(x\in D,\)
- minorée s'il existe \(m \in \mathbb{R}\) tel que pour tout \(x\in D,\)
- bornée si la fonction \(f\) est majorée et minorée.
Exemples
La fonction \(x \in \longmapsto \sqrt{1-x^2}\) est majorée par \(1\) sur \([-1,1]\).
La fonction carrée est minorée par \(0\).
Les fonctions \(\cos\) et \(\sin\) sont bornées par \(-1\) et \(1\).
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors la fonction \(f\) est bornée si et seulement si la fonction \(|f|\) est majorée.
Démonstration
Remarque
Majorée signifie que le graphique est situé en dessous de la droite d'équation \(y = M\), minorée en dessous de la droite d'équation \(y = m\) et bornée compris entre ces deux droites
Exemple
Définition : Maximum, minimum, extremum
On considère une fonction \(f : D\longrightarrow \mathbb{R}\) et un élément \(x_0 \in D\). Alors on dit que la fonction \(f\) admet :
- Un maximum (global) en \(x_0\) si
- Un minimum (global) en \(x_0\) si
- Un extremum (global) en \(x_0\) si elle admet un maximum ou un minimum global en \(x_0\).
Exemples
La maximum de la fonction \(\cos\) est 1 et il est atteint en \(0\) et plus généralement en \(2k\pi, k\in \mathbb{Z}\).
Le minimum de la fonction \(x\longmapsto x(x-1)\) sur \([0,1]\) est \(-\dfrac{1}{4}\) et il est atteint en \(\dfrac{1}{2}\).
Remarque
Une fonction majorée n'admet pas nécessairement de maximum. Idem pour minorée ou bornée.
Exemple
La fonction \(x\longmapsto - \dfrac{1}{x^2}\) est majorée par \(0\). Il s'agit même de son petit majorant, qu'on appelle borne supérieure, mais ne l'atteint jamais.
Proposition
On considère une fonction \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est injective alors sa restriction à \(f(I)\) à l'arrivée \(f^{|f(I)}\) est une bijection.
Définition : Fonction réciproque
On considère une fonction \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est injective alors on définit sa fonction réciproque \(f^{-1} : f(I) \longrightarrow \mathbb{R}\) comme la bijection réciproque de l'application \(f^{|f(I)}\).
Exemple
La fonction carrée est bijective de \(\mathbb{R}_+\) dans \(\mathbb{R}_+\) et sa bijection réciproque est la fonction racine carrée. De même la fonction cube est bijective de \(\mathbb{R}\) dans \(\mathbb{R}\) et sa bijection récirpoque est la fonction racine cubique.
Remarque
Le graphique de la fonction réciproque est l'image du graphique de la fonction par la symétrie axiale d'axe la droite d'équation \(y = x\).
Exemple
II. Limites⚓︎
Définition : Limite finie en un point
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a\) dans \(I\) ou sur une des extrémités de l'intervalle \(I\) ce que l'on note \(a\in \overline{I}\).
- Si \(a \neq \pm \infty\) alors on dit que la fonction \(f\) admet une limite finie en \(a\) s'il existe un réel \(\ell \in \mathbb{R}\), appelé limite de la fonction \(f\) au point \(a\), tel que
- Si \(a = +\infty\) alors on dit que la fonction \(f\) admet une limite finie en \(a\) s'il existe un réel \(\ell \in \mathbb{R}\), appelé limite de la fonction \(f\) en \(a\), tel que
- Si \(a = -\infty\) alors on dit que la fonction \(f\) admet une limite finie en \(a\) s'il existe un réel \(\ell \in \mathbb{R}\), appelé limite de la fonction \(f\) en \(a\), tel que
On note alors
Exemple
La limite de la fonction inverse en \(+\infty\) est \(0\)
Définition : Limite infinie en un point
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a\) une des extrémités de l'intervalle \(I\). Alors on dit que la fonction \(f\) admet \(+\infty\) comme limite en \(a\) si
On note alors \(f(x) \underset{x\to a}{\longrightarrow} +\infty\). On dit aussi que la fonction \(f\) diverge vers \(+\infty\) au point \(a\).
Exemple
La fonction carrée diverge vers \(+\infty\) en \(+\infty\) et en \(-\infty\)
Remarque
On définit la même notion avec \(-\infty\) en remplaçant \(f(x) \geq A\) par \(f(x) \leq A\).
Proposition : Unicité de la limite
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a \in \overline{I}\). Si la fonction \(f\) admet une limite (finie ou infinie) au point \(a\) alors la limite est unique et on la note
Démonstration
Propositon
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a \in \overline{I}\). Si la fonction \(f\) admet une limite finie au point \(a\) alors la fonction \(f\) est bornée au voisinage du point \(a\) : il existe \(\delta \in \mathbb{R}_+^*\) tel que la fonction \(f\) soit bornée sur \(I \cap [a-\delta, a+\delta]\).
Démonstration
Exemple
La fonction inverse est bornée au voisinage de \(+\infty\) alors qu'elle ne l'est pas sur \(\mathbb{R}_+^*\).
Définition : Limite à gauche ou à droite
On considère une fonction \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a \in I\). Alors on dit que la fonction \(f\) admet :
- une limite finie à gauche en \(a\) s'il existe un réel \(\ell \in \mathbb{R}\), appelé limite à gauche de la fonction \(f\) au point \(a\), tel que
On note alors \(f(x) \underset{\begin{array}{c} x\to a \\ x< a\end{array}}{\longrightarrow} l\),
- une limite finie à droite en \(a\) s'il existe un réel \(\ell \in \mathbb{R}\), appelé limite à droite de la fonction \(f\) au point \(a\), tel que
On note alors \(f(x) \underset{\begin{array}{c} x\to a \\ x> a\end{array}}{\longrightarrow} l\).
Exemple
Nous avons
Proposition : Unicité de la limite à gauche ou à droite
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a \in I\). Alors si la fonction \(f\) admet une limite finie à gauche (respectivement à droite) au point \(a\) alors elle est unique, on la note alors \(\lim_{\begin{array}{c} x\rightarrow a \\ x<a \end{array}} f(x)\) (respectivement \(\lim_{\begin{array}{c} x\rightarrow a \\ x>a \end{array}} f(x)\)), ou encore \(\lim_{x\to a^+} f(x)\) (respectivement \(\lim_{x\to a^-} f(x)\)).
Démonstration
Proposition : Caractérisation séquentielle de la limite
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a \in \overline{I}\). Alors la fonction \(f\) admet une limite finie ou infinie au point \(a\) si et seulement si
Démonstration
Exemple
On peut montrer que la fonction \(\sin\) n'admet pas de limite en \(+\infty\) car
et
Proposition
On considère deux fonctions réelles \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : I \longrightarrow \mathbb{R}\), deux réels \(\lambda,\mu \in \mathbb{R}\) et \(a \in \overline{I}\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) admettent des limites au point \(a\) alors les fonctions \(\lambda f + \mu g\) et \(fg\) également et :
Démonstration
Remarque
Dans la proposition précédente on utilise la règle des opérations habituelles sur \(\overline{\mathbb{R}}\).
Proposition
On considère deux fonctions réelles \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : J \longrightarrow \mathbb{R}\) tels que \(g(J) \subset I\) et \(a \in \overline{J}\). Si la fonction \(g\) admet une limite au point \(a\) et la fonction \(f\) au point \(g(a)\) alors la fonction \(f\circ g\) admet une limite au point \(a\) et
Démonstration
Remarque
Dans la proposition précédente, on notait \(g(a) = +\infty\) si la limite de la fonction \(g\) est infinie au point \(a\).
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}, a \in \overline{I}\) et \(c\in \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) admet une limite finie au point \(a\) et pour tout \(x\in I,\)
Alors
Démonstration
Théorème : Limite par encadrement
On considère trois fonctions réelles \(f,g,h : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a\in \overline{I}\). Si les fonctions \(f\) et \(h\) admettent le même limite \(\ell\) au point \(a\) et pour tout \(x\in I,\)
Alors la fonction \(g\) admet une limite au point \(a\) et
Démonstration
On suppose \(a \neq \pm +\infty\) et que les fonctions \(f\) et \(h\) admettent la même limite \(\ell\) au point \(a\). Soit \(\varepsilon \in \mathbb{R}_+^*\). Alors il existe \(\delta_1,\delta_2 \in \mathbb{R}_+^*\) tels que
et
On considère alors \(\delta = \min(\delta_1,\delta_2) \in \mathbb{R}_+^*\) et \(x\in I\) tel que \(|x-a| \leq \delta\). Donc en particulier \(|x-a| \leq \delta_1\) et \(|x-a| \leq \delta_2\), d'où
Or \(f(x) \leq g(x) \leq h(x)\). Donc
Autrement dit nous avons bien
Les cas \(a = \pm \infty\) se traitent de la même manière.
Corollaire
On considère deux fonctions \(f,g : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a\in \overline{I}\). Si la fonction \(f\) est bornée au voisinage de \(a\) et la fonction \(g\) converge vers \(0\) en \(a\). Alors leur fonction produit \(fg\) converge vers \(0\) en \(a\).
Démonstration
Théorème : Théorème de la limite monotone
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a = \sup I\). Si la fonction \(f\) est croissante et majorée (ou décroissante et minorée) alors la fonction \(f\) admet une limite finie au point \(a\).
Démonstration
Théorème : Théorème de la limite montone infinie
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(a = \sup I\). Si la fonction \(f\) est croissante non majorée (respectivement décroissante non minorée) alors la fonction \(f\) admet \(+\infty\) (respectivement \(-\infty\)) comme limite au point \(a\).
Démonstration
III. Continuité⚓︎
Définition : Continuité en un point
On considère une fonction réelle \(f : D \longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a \in D\). Alors on dit que la fonction \(f\) est coninue au point \(a\) si
Exemple
La fonction \(f\) définie sur \(\mathbb{R}\) par
est continue sur \(\mathbb{R}\). En effet il s'agit d'un quotient bien défini de fonctions continues sur \(\mathbb{R}^*\) et en \(0\) nous avons bien
Remarque
On définit de même les notions plus faibles de continuité à gauche ou à droite.
Exemple
La fonction \(\mathbb{1}_{[0,+\infty[}\) est continue à droite sur \(\mathbb{R}\) mais n'est pas continue à gauche en \(0\).
Définition : Prolongement par continuité
On considère un ensemble réel \(D\subset \mathbb{R}\), un réel \(a\in D\) et une fonction réelle \(f : D\backslash \{a\} \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) admet une limite finie au point \(a\) alors on définit le prolongement par continuité \(\tilde{f}\) de la fonction \(f\) sur l'ensemble \(D\) par
Exemple
La fonction \(f : x \longmapsto \dfrac{x+1}{x^3 + 1}\) est non définie en \(-1\) mais y est prolongeable par continuité par la valeur \(1\). En effet
Proposition : Caractérisation séquentielle de la continuité
On considère une fonction réelle \(f : D\longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a\in D\). Alors la fonction \(f\) est continue au point \(a\) si et seulement si
Démonstration
Proposition
Les combinaisons linéaires, les produits, les quotients (bien définis) et les composées de fonctions continues en un point sont continues en ce point.
Démonstration
Exemple
Les fonctions polynomiales sont continues en tout point de \(\mathbb{R}\) comme sommes et produits de telles fonctions.
Définition : Continuité sur un intervalle
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est continue sur l'intervalle \(I\) si la fonction \(f\) est continue en tout point \(a\) de l'intervalle \(I\).
Exemples
Les fonctions \(\sin\) et \(\cos\) sont continues sur l'intervalle \([0,2\pi]\).
La fonction signe \(s\) définie par
n'est pas continue sur tout intervalle contenant \(0\) comme par exemple \([-1,1]\).
Théorème : Théorème des valeurs intermédiaires
On considère une fonction réelle \(f : [a,b] \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) :
-
est continue sur l'intervalle \([a,b]\),
-
vérifie \(f(a) \leq 0 \leq f(b)\).
Alors il existe un réel \(c\in [a,b]\) tel que \(f(c) = 0\).
Démonstration
On considère les suites \((a_n)_{n\in \mathbb{N}}, (b_n)_{n\in \mathbb{N}}\) définies par récurrence de la manière suivante
Puis, pour \(n\in \mathbb{N}\), si \(f\left(\dfrac{a_n + b_n}{2}\right) \leq 0\) alors \(a_{n+1} = a_n\) et \(b_{n+1} = \dfrac{a_n + b_n}{2}\). Sinon \(a_{n+1} = \dfrac{a_n + b_n}{2}\) et \(b_{n+1} = b_n\). Par conséquent nous avons \((a_n)_{n\in \mathbb{N}}\) croissante, \((b_n)_{n\in \mathbb{N}}\) décroissante, \(a_n \leq b_n\) pour tout \(n\in \mathbb{N}\), et on montre par récurrence sur \(n\in \mathbb{N}\) :
En effet l'initialisation vient de \(b_0 - a_0 = \dfrac{b - a}{2^0}\) puis si l'on suppose la propriété vraie au rang \(n\) alors
Le principe de récurrence permet donc de conclure. Ainsi
Donc les suites \((a_n)_{n\in \mathbb{N}}\) et \((b_n)_{n\in \mathbb{N}}\) sont adjacentes donc convergentes vers la même limite \(c \in [a,b]\). Nous avons
Donc par passage à la limite et caractérisation séquentielle de la continuité de la fonction \(f\)
Autrement dit \(f(c) = 0\).
Exemple
La fonction \(x\longmapsto x^2 - 2\) est continue sur \([0,2]\) avec \(f(0) = - 2 <0\) et \(f(2) = 2 > 0\). Donc, par théorème des valeurs intermédiaires, il existe \(c \in [0,2]\) tel que \(f(c) = 0\). Il s'agit de \(c = \sqrt{2}\).
Corollaire
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est continue sur l'intervalle \(I\) alors l'image de l'intervalle \(I\) par la fonction \(f\) est un intervalle réel.
Démonstration
Corollaire
On considère une fonction réelle \(f : ~]a,b[~ \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est continue sur l'intervalle \(]a,b[\) et strictement croissante (respectivement strictement décroissante) alors l'image de l'intervalle \(]a,b[\) par la fonction \(f\) est l'intervalle \(]f(a),f(b)[\) (respectivement \(]f(b),f(a)[\)).
Démonstration
Théorème : Théorème des bornes atteintes
On considère une fonction réelle \(f : [a,b] \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est continue sur le segment \([a,b]\) alors la fonction \(f\) est bornée et atteint ses bornes.
Démonstration
Corollaire
On considère une fonction réelle \(f : [a,b] \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est continue sur le segment \([a,b]\) alors l'image du segment \([a,b]\) par la fonction \(f\) est également un segment.
Démonstration
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est continue et injective alors la fonction \(f\) est strictement monotone.
Démonstration
Corollaire
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est continue et strictement monotone alors la fonction \(f\) est bijective de l'intervalle \(I\) vers l'intervalle \(f(I)\) et admet une bijection réciproque \(f^{-1} : f(I) \longrightarrow I\) continue et de même monotonie.
Démonstration
Exemple
La bijection réciproque de la fonction \(\exp\) est la fonction \(\ln\) qui est également strictement croissante.
IV. Dérivation⚓︎
Définition : Taux d'accroissement
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a \in I\). Alors le taux d'accroissement de la fonction \(f\) au point \(a\) est la fonction \(\tau_a : I\backslash \{a\} \longrightarrow \mathbb{R}\) définie par
Exemple
Le taux d'accroissement de la fonction carré est donnée par
Définition : Fonction dérivable en un point
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a \in I\). Alors on dit que la fonction \(f\) est dérivable au point \(a\) si le taux d'accroissement \(\tau_a\) admet une limite finie au point \(a\). Dans ce cas la dérivée (ou nombre dérivé) \(f'(a)\) de la fonction \(f\) au point \(a\) est définie par
Exemple
La dérivée de la fonction carré \(f\) est donnée par
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a\in I\). Si la fonction \(f\) est dérivable au point \(a\) alors la fonction \(f\) est continue au point \(a\).
Démonstration
Remarque
La réciproque de la proposition précédente n'est pas vérifiée. La continuité n'implique pas la dérivabilité.
Exemple
La fonction \(f\) définie sur \(\mathbb{R}\) définie par \(f = |\cdot|\) est continue en \(0\) mais n'y est pas dérivable
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et un réel \(a\in I\). Alors la fonction \(f\) est dérivable au point \(a\) si et seulement s'il existe une fonction réelle \(\varepsilon\) définie sur un intervalle non vide \(J\) comprenant \(0\) telle que \(\varepsilon(h) \underset{h\to 0}{\longrightarrow} 0\)
Démonstration
Exemple
Nous avons avec la fonction carrée
Remarque
Géométriquement la dérivée d'une fonction en un point correspond au coefficient directeur de la droite tangente à la courbe de la fonction en ce point : Droite d'équation \(y = f'(x) (x-a) + f(a)\).
Exemple
Remarque
Si la fonction est la position d'un point par rapport au temps alors sa dérivée en un instant est sa vitesse instantanée en ce point.
Remarque
On peut définir de façon similaire les notions de dérivabilité à gauche ou à droite en un point. Mais attention une fonction est dérivable si et seulement si elle est dérivable à gauche et à droite avec les mêmes dérivées :
Définition : Fonction dérivable sur un intervalle
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est dérivable sur l'intervalle \(I\) si elle l'est en tout point \(a\) de cet intervalle. Dans ce cas la fonction dérivée \(f'\) de la fonction \(f\) est la fonction \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) définie par
Exemple
Les fonctions constantes sont dérivables sur \(\mathbb{R}\) de fonction dérivée nulle.
Proposition
On considère deux fonctions réelles \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et deux réels \(\lambda,\mu\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) sont dérivables sur l'intervalle \(I\) alors les fonctions \(\lambda f+\mu g\) et \(fg\) sont dérivables sur l'intervalle \(I\) et
Si de plus la fonction \(g\) ne s'annule pas sur l'intervalle \(I\) alors les fonctions \(\dfrac{1}{g}\) et \(\dfrac{f}{g}\) sont dérivables sur l'intervalle \(I\) et
Démonstration
Soit \(a \in I\). Alors il existe deux fonctions \(\varepsilon_1 : J_1 \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(\varepsilon_2 : J_2 \longrightarrow \mathbb{R}\) telles que \(0 \in J_1 \cap J_2\), \(\varepsilon_1(h) \underset{h\to 0}{\longrightarrow} 0, \varepsilon_2(h) \underset{h\to 0}{\longrightarrow} 0\) et
Donc
avec \(\lambda \varepsilon_1(h) + \mu \varepsilon_2(h) \underset{h\to 0}{\longrightarrow} 0\). Donc la fonction \(\lambda f + \mu g\) est dérivable en \(a\) de dérivée
De même
avec
Donc la fonction \(fg\) est dérivable en \(a\) de dérivée
Puis si \(g(a) \neq 0\) alors il existe \(J_3 \subset J_2\) tel que \(0\in J_3\) et pour tout \(h\in J_3, g(a+h) \neq 0\) et
avec \(\varepsilon_4(h) \underset{h\to 0}{\longrightarrow} 0\). Donc la fonction \(\dfrac{1}{g}\) est dérivable de dérivée
Pour la fonction \(\dfrac{f}{g}\) on écrit \(\dfrac{f}{g} = f\times \dfrac{1}{g}\) et on applique ce qui précède.
Proposition
On considère deux fonctions réelles \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : J \longrightarrow \mathbb{R}\) telles que \(g(J) \subset I\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) sont dérivables alors la fonction \(f\circ g\) est dérivable et
Démonstration
Corollaire
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction \(f\) est dérivable et bijective de l'intervalle \(I\) vers l'intervalle \(J = f(I)\) alors la fonction réciproque \(f^{-1}\) est dérivable sur \(\{x\in I, f'(x) \neq 0\}\) et sur cet ensemble.
Démonstration
Proposition
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction est dérivable sur l'intervalle \(I\) alors la fonction \(f\) est croissante (respectivement décroissante) sur l'intervalle \(I\) si et seulement si sa fonction dérivée \(f'\) est positive (respectivement négative) sur l'intervalle \(I\).
Démonstration
Corollaire
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Si la fonction est dérivable sur l'intervalle \(I\) alors la fonction \(f\) est constante sur l'intervalle \(I\) si et seulement si sa fonction dérivée est nulle \(f' = 0\).
Démonstration
Remarque
A partir de l'étude du signe de la fonction dérivée, nous pouvons en déduire les variations de la fonction à partir de son tableau de variations, puis l'allure de son graphique, ses extrema éventuels ou encore des inégalités.
Exemples
On considère la fonction \(f\) définie par
Alors la fonction \(f\) est dérivable sur \(\mathbb{R}\) de fonction dérivée \(f'\) donnée par
On en déduit le tableau de variations suivant.
La fonction \(f\) n'est pas bornée sur \(\mathbb{R}\) mais sur \([0,1]\) nous avons \(f\) bornée entre \(f\left( \dfrac{2}{3} \right) = - \dfrac{4}{27}\) et \(0\) dont le minimum est \(- \dfrac{4}{27}\) atteint en \(\dfrac{2}{3}\) et le maximum est \(0\) atteint en \(0\) et \(1\).
Pour tout \(x\in \mathbb{R}\) nous avons
Remarque
-
Si \(\lim_{x\to a} f(x) = \pm \infty\) et \(a\neq \pm +\infty\) alors on dit que la droite d'équation \(x = a\) est une asymptote verticale de la fonction \(f\).
-
Si \(\lim_{x\to \pm \infty} f(x) = \ell\) alors on dit que la droite d'équation \(y = \ell\) est une asymptote horizontale de la fonction \(f\).
Nous avons donc une idée du graphique de la fonction \(f\) au voisinage de \(a\) ou de \(\pm \infty\).
Exemples
V. Dérivabilité supérieure⚓︎
Définition : Fonction dérivable deux fois
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est deux fois dérivable sur l'intervalle \(I\) si la fonction \(f\) est dérivable sur l'intervalle \(I\) et si sa fonction dérivée \(f'\) l'est également. Dans ce cas la dérivée seconde de la fonction \(f\) est la fonction \(f''\) définie par
Exemple
La fonction carrée \(f\) est deux fois dérivable sur \(\mathbb{R}\) et
Définition : Fonction dérivable \(k\)-fois
On considère une fonction réelle \(f : I \longrightarrow \mathbb{R}\) et un entier \(k\in \mathbb{N}^*\). Alors on dit que la fonction \(f\) est \(k\)-fois dérivable sur l'intervalle \(I\) si la fonction \(f\) est dérivable sur l'intervalle et si sa fonction dérivée \(f'\) est \(k-1\)-fois dérivable. Dans ce cas la dérivée \(k\)-ième de la fonction \(f\) est la fonction \(f^{(k)}\) définie par
Exemple
La fonction \(\exp\) est \(k\)-fois dérivable et
Remarque
La définition précédente est réalisée par récurrence.
Définition : Fonction infiniment dériable
On considère une fonction réelle \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est infiniment dérivable sur l'intervalle \(I\) si la fonction \(f\) est \(k\)-fois dérivable sur l'intervalle \(I\) pour tout \(k\in \mathbb{N}^*\).
Exemple
La fonction carrée \(f\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}\) et
Remarque
Au niveau des notations, on note \(D^k(I,\mathbb{R})\) l'ensemble des fonctions \(k\)-fois dérivables définies sur \(I\) pour \(k\in \mathbb{N}^* \cup \{+\infty\}\) et \(C^k(I,\mathbb{R})\) l'ensembles des fonctions \(k\)-fois dérivables de dérivée \(k\)-ième continue.
Proposition
On considère deux fonctions réelles \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : I\longrightarrow \mathbb{R}\), deux réels \(\lambda, \mu \in \mathbb{R}\) et un entier \(k\in \mathbb{N}^*\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) sont \(k\)-fois dérivables sur l'intervalle \(I\) alors la fonction \(\lambda f + \mu g\) est l'est également et
Démonstration
Proposition : Formule de Leibniz
On considère deux fonctions réelles \(f : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et \(g : I\longrightarrow \mathbb{R}\) et un entier \(k\in \mathbb{N}^*\). Si les fonctions \(f\) et \(g\) sont \(k\)-fois dérivables sur l'intervalle \(I\) alors la fonction \(fg\) l'est également et
Démonstration
Remarque
Nous avons les résultats similaires pour les quotients (bien définis) et composées de fonctions plusieurs fois dérivables. De même pour la bijection réciproque d'une fonction bijective plusieurs fois dérivables. Cependant les formules associées ne sont pas explicites.
VI. Fonctions usuelles⚓︎
Proposition
On considère un entier \(n\in \mathbb{N}\). Alors la fonction \(\text{id}_\mathbb{R}^n\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}\),
et
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire son tableau de variations et sa représentation graphique.
Proposition
On considère un entier \(n\in \mathbb{N}^*\). Alors la fonction \(\dfrac{1}{\text{id}_{\mathbb{R}^*}^n}\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}^*\) et
et
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire son tableau de variations et sa représentation graphique.
Définition : Fonction exponentielle
La fonction exponentielle \(\exp\) est défini comme l'unique solution de l'équation différentielle sur \(\mathbb{R}\)
Remarque
Si on note \(e = \exp(1) \in \mathbb{R}\) alors nous avons également l'écriture
Proposition
La fonction \(\exp\) réalise une bijection entre \(\mathbb{R}\) et \(\mathbb{R}_+^*\).
Démonstration
Définition : Fonction logarithme népérien
La fonction \(\ln : \mathbb{R}_+^* \longrightarrow \mathbb{R}\) est définie comme la bijection réciproque de la fonction \(\exp\).
Exemples
\(e^0 = 1\) et \(e^1= 1\). Donc \(\ln(1) = 0\) et \(\ln(e) = 1\).
Proposition
On considère deux réels \(a,b\in \mathbb{R}\) et un entier \(n\in \mathbb{Z}\). Alors
Et si \(a,b>0\) alors
Démosntration
Proposition
La fonction exponentielle \(\exp : \mathbb{R} \longrightarrow \mathbb{R}_+^*\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}\) et
Et la fonction \(\ln\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}_+^*\) et
Démonstration
Proposition
Nous avons les limites
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire leurs tableaux de variations et leurs représentation graphique.
Définition : Logarithme en base \(a\)
On considère un réel \(a\in \mathbb{R}_+^*\). Alors le logarithme en base \(a\) est défini par
Exemples
=== "En base 10"$ Soit \(x\in \mathbb{N}\) un nombre à \(n\) chiffres. Alors \(10^{n-1} \leq x < 10^n\). Donc $n-1 \leq \log_{10}(x) < n. Ainsi
$$n = \lfloor \log_{10} \rfloor +1.$$
Définition : Fonction puissance
On considère un réel \(\alpha \in \mathbb{R}\). Alors on définit la fonction puissance \(\text{id}_{\mathbb{R}^*_+}^\alpha\) par
Remarque
Il s'agit d'une extension de la définition des fonctions puissances avec une puissance entière qui elles sont définies sur \(\mathbb{R}\).
Proposition
On considère deux réels \(\alpha,\beta\in \mathbb{R}\) et deux réels strictement positifs \(x,y\in \mathbb{R}_+^*\). Alors
Démonstration
Proposition
On considère un réel \(\alpha \in \mathbb{R}\). Alors la fonction puissance \(\text{id}_{\mathbb{R}_+^*}^\alpha\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}_+^*\) et
Démonstration
Corollaire
On considère un réel \(\alpha \in \mathbb{R}\).
-
Si \(\alpha = 0\) alors la fonction puissance \(\text{id}_{\mathbb{R}_+^*}^\alpha = 1\) est constante et dérivée nulle.
-
Si \(\alpha > 0\) alors la fonction puissance \(\text{id}_{\mathbb{R}_+^*}^\alpha\) est strictement croissante et
- Si \(\alpha < 0\) alors la fonction puissance \(\text{id}_{\mathbb{R}_+^*}^\alpha\) est strictement décroissante et
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire son tableau de variations et sa représentation graphique.
(insérer une image)
Proposition
Nous avons les inégalités utiles suivantes :
-
pour tout \(x\in \mathbb{R}, e^x \geq 1+x,\)
-
pour tout \(x \in ~]-1,+\infty[, \ln(1+x) \leq x\).
Démonstration
Proposition : Croissances comparées
On considère trois réels \(\alpha, \beta, \gamma \in \mathbb{R}_+^*\). Alors
-
\(\lim_{x\to +\infty} \dfrac{(\ln(x))^\alpha}{x^\beta} = 0\).
-
\(\lim_{x\to 0} |\ln(x)|^\alpha x^\beta = 0\).
-
\(\lim_{x\to +\infty} \dfrac{x^\beta}{e^{\gamma x}} = 0\).
-
\(\lim_{x\to -\infty} |x|^\beta e^{\gamma x} = 0\).
Ce que nous notons abusivement
Démonstration
Propositon
La fonction cosinus est dérivable et bijective de \([0,\pi]\) dans \([-1,1]\) et la fonction sinus de \(\left[ - \dfrac{\pi}{2}, \dfrac{\pi}{2} \right]\) dans \([-1,1]\) avec
On définit alors les fonctions \(\arccos\) et \(\arcsin\) comme leurs bijections réciproques sur ces intervalles.
Démonstration
Corollaire
Les fonctions \(\arccos\) et \(\arcsin\) sont infiniment dérivables sur l'intervalle \(]-1,1[\) et
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire leurs tableaux de variations et leurs représentations graphiques.
(insérer une image)
Proposition
La fonction tangente est bijective de \(\left] - \dfrac{\pi}{2}, \dfrac{\pi}{2} \right[\) dans \(\mathbb{R}\). On définit alors la fonction \(\arctan\) comme sa bijection réciproque sur ces intervalles.
Démonstration
Corollaire
La fonction \(\arctan\) est infiniment dérivable sur \(\mathbb{R}\) et
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire son tableau de variations et sa représentation graphique.
(insérer une image)
Définition : Fonctions trigonométriques hyperboliques
On définit les fonctions cosinus, sinus et tangentes hyperboliques par
Proposition
Nous avons
Démonstration
Proposition
Les fonctions \(\text{ch}, \text{sh}, \text{th}\) sont infiniment dérivables sur \(\mathbb{R}\) et
Démonstration
Proposition
Nous avons les limites suivantes
Démonstration
Remarque
Nous pouvons en déduire leurs tableaux de variations et leurs représentations graphiques.
(insérer une image)
VII. Fonctions d'une variable réelle à valeurs complexes⚓︎
Remarque
On définit les notions de limites, continuité et dérivabilité des fonctions à valeurs complexes de la même façon en remplaçant la valeur absolue par le module.
Propositon
On considère une fonction à valeurs complexes \(f : I\longrightarrow \mathbb{C}\). Alors :
- pour tout \(a \in \overline{I}\), la fonction \(f\) admet une limite finie au point \(a\) si et seulement si les parties réelle \(\text{Re}(f)\) et imaginaire \(\text{Im}(f)\) de la fonction \(f\) le sont. Dans ce cas
-
la fonction \(f\) est continue sur l'intervalle \(I\) si et seulement si les parties réelle \(\text{Re}(f)\) et imaginaire \(\text{Im}(f)\) le sont.
-
la fonction \(f\) est dérivable sur l'intervalle \(I\) si les parties réelle \(\text{Re}(f)\) et imaginaire \(\text{Im}(f)\) de la fonction \(f\) le sont. Dans ce cas
Démonstration
Exemples
Proposition
On considère une fonction \(\varphi : I \longrightarrow \mathbb{C}\) et la fonction \(f = \exp \circ \varphi\) :
Si la fonction \(\varphi\) est dérivable sur \(I\) alors la fonction \(\varphi\) également et