Cours
I. Définitions et extensions⚓︎
Définition : Complexe
On considère un élément \(i\) tel que \(i^2 = -1\). Alors un nombre complexe \(z\) est un couple de réels \((x,y) \in \mathbb{R}^2\) que l'on écrit
On note alors \(\mathbb{C}\) l'ensemble des nombres complexes. De plus l'élément \(x\) (respectivement \(y\)) est appelé partie réelle (respectivement imaginaire) du complexe \(z\) ce qu'on note
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Exemples
Nous avons \(1,-1,i,1+i, 2i, \in \mathbb{C}\).
Remarque
On étend les opérations \(+\) et \(\times\) sur l'ensemble des complexes \(\mathbb{C}\) en conservant les mêmes propriétés. Nous obtenons alors les mêmes propriétés que dans le cas réel comme le calcul de \(\sum_{k=0}^n z^k\), la factorisation de \(z^n - w^n\) et la formule du binôme de Newton pour \(n\in \mathbb{N}\) et \(z,w \in \mathbb{C}\).
Exemples
Pour tout \(x+iy,a+ib\in \mathbb{B}\),
Pour tout \(z\in \mathbb{C}\) et \(n\in \mathbb{N}\),
Pour tout \(z,w\in \mathbb{C}\) et \(n\in \mathbb{N}\),
Pour tout \(z,w\in \mathbb{C}\) et \(n\in \mathbb{N}\),
Remarque
En termes de vocabulaire on dit que le point \((x,y) \in \mathbb{R}^2\) est associé au complexe \(z = x+iy\), et réciproquement on dit que le complexe \(z\) est l'affixe du point ou du vecteur \((x,y)\). De plus si \(y = 0\) alors on dit que le complexe \(z\) est un imaginaire pur et on note \(i\mathbb{R} = \{iy, \quad y\in \mathbb{R}\}\) leur ensemble.
Théorème
Contrairement à l'ensembles des réels \(\mathbb{R}\), l'ensemble des complexes \(\mathbb{C}\) n'admet pas de relation d'ordre totale \(\preceq\) telle que pour tout \(a,b,c \in \mathbb{C}\)
Démonstration
Proposition
On considère deux complexes \(z,w\in \mathbb{C}\) et un réel \(\lambda \in \mathbb{R}\). Alors :
-
\(z = w \quad \Longleftrightarrow \quad \text{Re}(z) = \text{Re}(w),\text{Im}(z) = \text{Im}(w).\)
-
\(\text{Re}(z+w) = \text{Re}(z) + \text{Re}(w), \text{Im}(z+w) = \text{Im}(z)+\text{Im}(w).\)
-
\(\text{Re}(\lambda z) = \lambda \text{Re}(z), \text{Im}(\lambda z) = \lambda \text{Im}(z).\)
-
\(\text{Re}(zw) = \text{Re}(z) \text{Re}(w) - \text{Im}(z)\text{Im}(w), \text{Im}(zw) = \text{Re}(z) \text{Im}(w) + \text{Im}(z) \text{Re}(w).\)
Démonstration
II. Conjugaison et module⚓︎
Définition : Conjugué d'un complexe
On considère un complexe \(z = x+iy \in \mathbb{C}\). Alors le conjugué du complexe \(z\) est le complexe \(\overline{z}\) défini par
Exemples
Nous avons \(\overline{1} = 1, \overline{i} = -i, \overline{2+2i} = 2 - 2i\).
Remarque
Géométriquement la conjugué d'un complexe est son symétrique par rapport à l'axe des abcisses.
Proposition
On considère deux complexes \(z,w\in \mathbb{C}\). Alors
où l'on suppose dans la dernière égalité \(z\neq 0\).
Démonstration
Corollaire
On considère un complexe \(z\in \mathbb{C}\). Alors
et
Démonstration
Définition : "Module d'un complexe
On considère un complexe \(z = x+iy \in \mathbb{C}\). Alors le module du complexe \(z\) est le réel \(|z|\) défini par
Exemples
Nous avons \(|1| = |i| = 1, |1+i| = \sqrt{2}\).
Remarque
Dans ce cas il s'agit de la distance entre le point \((x,y)\) du plan \(\mathbb{R}^2\) associé au complexe \(z\) et le point \((0,0)\) associé au complexe \(0\). De même, pour \(w\in \mathbb{C}\), le module \(|z-w|\) correspond à la distance entre les points associés.
Remarque
La notation est cohérente avec la valeur absolue pour les réels car le module d'un réel est sa valeur absolue.
Définitions : Cercle et disque
On considère un complexe \(z_0 \in \mathbb{C}\) et un réel strictement positif \(r\in \mathbb{R}_+^*\). Alors le cercle \(C(z_0,r)\), le disque ouvert \(D(z_0,r)\) et le disque fermé \(\overline{D}(z_0,r)\) sont des parties de \(\mathbb{C}\) définies par
Exemple
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Proposition : Propriétés du module
On considère deux complexes \(z,w\in \mathbb{C}\). Alors :
où l'on suppose dans la dernière égalité \(z\neq 0\). De plus
avec égalité si et seulement si \(z \in \mathbb{R}\). Et
avec égalité si et seulement si \(z \in i\mathbb{R}\).
Démonstration
Proposition : Inégalité triangulaire
On considère deux complexes \(z,w\in \mathbb{C}\). Alors nous avons
avec égalité si et seulement si les complexes \(z\) et \(w\) sont positivement liés : il existe \(\lambda \in \mathbb{R}_+\) tel que \(z = \lambda w\) ou \(w = \lambda z\). De plus nous avons l'inégalité triangulaire gauche
Démonstration
Remarque
Géométriquement l'inégalité triangulaire signifie que la distance entre l'origine \(0\) et le point d'affixe \(z+w\) est inférieure à la somme de la distance entre l'origine \(0\) et le point d'affixe \(z\) et de la distance entre le point d'affixe \(z\) et le point d'affixe \(w\).
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III. Nombres complexes de module 1 et trigonométrie⚓︎
Définition : Cercle unité
On définit le cercle uniité comme l'ensemble des affixes des points du cercle trigonométrique dans \(\mathbb{R}^2\) :
Définition : Nombre complexe de module 1
On considère \(t\in \mathbb{R}\). Alors on définit \(e^{it}\) le complexe d'affixe \((\cos(t),\sin(t))\) :
Exemple
Nous avons
Remarque
Avec les définitions précédentes on obtient alors pour tout \(z\in \mathbb{C}\)
Proposition
On considère \(t,t' \in \mathbb{R}\). Alors
Démonstration
Proposition : Formules d'Euler
On considère \(t\in \mathbb{R}\). Alors nous avons
Démonstration
Remarque : Technique de l'angle moitié
On considère \(t,t'\in \mathbb{R}\). Alors nous avons
En particulier
Démonstration
Corollaire
Grâce aux formes d'Euler, nous pouvons retrouver les formules de \(\cos(x) \pm \cos(y)\) et \(\sin(x) \pm \sin(y)\) pour tout \(x,y\in \mathbb{R}\).
Démonstration
Remarque
On considère \(t\in \mathbb{R}\) et \(n\in \mathbb{N}\). Alors nous pouvons également exprimer \((\cos(t))^n, (\sin(t))^n, \sum_{k=0}^n \cos(kt), \sum_{k=0}^n \sin(kt)\) en fonction de \(\cos(\alpha t),\sin(\beta t), \alpha, \beta \in \mathbb{R}\).
Exemples
Nous avons grâce aux formules d'Euler et du binôme de Newton
Nous avons par somme géométrique et technique de l'angle moitié, pour \(t \not\equiv 0[2\pi]\),
Proposition : Formules de Moivre
On considère \(t\in \mathbb{R}\). Alors
Démonstration
Remarque
On considère \(t\in \mathbb{R}\) et \(n\in \mathbb{N}\). Alors nous pouvons exprimer \(\cos(nt), \sin(nt)\) en fonction de \(\cos(t)\) et \(\sin(t)\).
Exemple
Nous avons pour tout \(t\in \mathbb{R}\)
Remarque
La formule de Moivre ne s'applique qu'avec \(n\) entier.
Exemple
Nous avons
IV. Formes trigonométriques⚓︎
Théorème : Forme trigonométrique d'un complexe
On considère un complexe non nul \(z \in \mathbb{C}^*\). Alors il existe un réel \(\theta \in \mathbb{R}\) et un unique réel strictement positif \(r\in \mathbb{R}^*_+\) tels que
Démonstration
Exemple
La forme trigonométrique de \(1 + i\) est donnée par
Remarque
Le réel strictement positif \(r\) est en fait le module du complexe \(z\) : \(r = |z|\).
Définition : Un argument d'un complexe
On considère un complexe non nul \(z \in \mathbb{C}^*\). Alors un argument du complexe \(z\) est un réel \(\theta\) de la définition précédente.
Exemple
Un argument du complexe \(1-i\) est \(-\dfrac{\pi}{4}\) mais aussi \(\dfrac{7\pi}{4}\) ou encore \(\dfrac{47 \pi}{4}\).
Remarque
Un complexe non nul admet une infinité d'arguments mais un seul dans \([0,2\pi[\) que l'on note \(\theta = \text{Arg}(z)\).
Proposition
On considère deux complexes non nuls \(z,w \in \mathbb{C}^*\). Alors \(z = w\) si et seulement si \(|z| = |w|\) et \(\text{Arg}(z) = \text{Arg}(w)\).
Démonstration
Remarque
Si l'on considère des arguments quelconques \(\theta_z\) et \(\theta_w\) des complexes \(z\) et \(w\) alors \(z = w\) si et seulement si \(|z| = |w|\) et \(\theta_z \equiv \theta_w [2\pi]\).
Proposition
On consdière deux complexes non nuls \(z,w\in \mathbb{C}^*\). Alors
Démonstration
Remarque
Il n'est pas toujours facile de passer de la forme algébrique d'un complexe non nul \(z = a+ib \in \mathbb{C}^*\) à sa forme trigonométrique \(z = re^{i\theta}\) mais quand cela est possible il faut savoir le faire. En effet nous avons
avec \(\dfrac{a}{|z|} + i \dfrac{b}{|z|} \in \mathbb{U}\) et donc \(\theta \in \mathbb{R}\) tel que \(\cos(\theta) = \dfrac{a}{|z|}\) et \(\sin(\theta) = \dfrac{b}{|z|}\).
Exemples
On considère le complexe \(z = 3 + 3\sqrt{3} i\). Alors \(|z|^2 = 3^2 + 3^2 \times 3 = 36\) autrement dit \(|z| = 6\). Puis
Proposition
On considère trois réels \(a,b,t\in \mathbb{R}\). Alors
avec \(A = \sqrt{a^2 + b^2}\) et \(\varphi \in \mathbb{R}\) tel que \(\cos(\varphi) = \dfrac{a}{\sqrt{a^2 + b^2}}\) et \(\sin(\varphi) = \dfrac{b}{\sqrt{a^2 + b^2}}\), autrement dit tel que
-
\(\tan(\varphi) = \dfrac{b}{a}\) si \(a \neq 0,\)
-
\(\varphi = \dfrac{\pi}{2}\) si \(a = 0\) et \(b \geq 0\),
-
\(\varphi = - \dfrac{\pi}{2}\) si \(a = 0\) et \(b < 0\).
Démonstration
Exemple
On considère de plus une constante \(\omega \in \mathbb{R}\). Alors pour tout \(t \in \mathbb{R}\)
avec \(A = \sqrt{3 + 1} = 2\) et \(\varphi \in \mathbb{R}\) tel que \(\cos(\varphi) = \dfrac{\sqrt{3}}{2}, \sin(\varphi) = \dfrac{1}{2}\) autrement dit \(\varphi = \dfrac{\pi}{6}\) par exemple. En conclusion
V. Equations algébriques⚓︎
Définition : Fonction polynomiale complexe
Considère une fonction complexe \(f : \mathbb{C} \longrightarrow \mathbb{C}\). Alors on dit que la fonction \(f\) est polynomiale s'il existe \(n \in \mathbb{N}\) et \(a_0, ..., a_n \in \mathbb{C}\) tels que
De plus si \(a_n \neq 0\) alors on dit que la fonction \(f\) est polynomiale de degré \(n\).
Exemple
La fonction \(f\) définie par \(f(z) = z^3 + z^2 + z + 1, z\in \mathbb{C}\), est polynomiale de degré 3. Les fonctions constantes, linéaires ou affines également.
Définition : Racine
On considère une fonction polynomiale \(f\) et un complexe \(a\). Alors on dit que le complexe \(a\) est racine de la fonction polynomiale \(f\) si \(f(a) = 0\).
Exemple
Pour tout \(a \in \mathbb{C}^*, b\in \mathbb{C}\), la fonction \(f\) défine par \(f(z) = az+b, z\in \mathbb{C}\), admet une unique racine donnée par \(-\dfrac{b}{a}.\)
Remarque
On dit aussi que le complexe \(a\) est solution de l'équation \(f(z) = 0\).
Proposition
On considère une fonction polynomiale \(f\) et un complexe \(a\in \mathbb{C}\). Alors le complexe \(a\) est racine de la fonction polynomiale \(f\) si et seulement si la fonction \(z \longmapsto z-a\) divise la fonction \(f\) au sens où il existe une fonction polynomiale \(g\) tel que
Dans ce cas le degré de la fonction \(g\) est celui de la fonction \(f\) moins 1.
Démonstration
Exemple
Le complexe \(i\) est racine de la fonction \(f\) donnée par \(f(z) = z^3 - (1+2i)z^2 + (-1 + 2i) z + 1, z\in \mathbb{C},\) donc
Proposition
On considère un complexe \(a\in \mathbb{C}\). Alors la fonction polynomiale \(f : z\longmapsto z^2 - a\) admet deux racines opposées que l'on appelle les racines carrées du complexes \(a\).
Démonstration
Exemple
Les racines carrées de \(-1\) sont exactement \(i\) et \(-i\).
Remarque
On ne note pas \(\sqrt{a}\) pour une racine carrée d'un complexe \(a \in \mathbb{C}\) non réel positif. Etant donné que le complexe \(a\) admet deux racines carrées, on ne peut pas faire de choix entre les deux racines carrées.
Remarque
Il est facile de déterminer les racines carrées d'un complexe à partir de sa forme trigonométrique. Pour déterminer la racine carrée d'un complexe écrit en forme algébrique, nous passerons par sa forme trigonométrique.
Exemples
Les racines carrées du complexe \(e^{i \frac{2\pi}{3}}\) sont exactement \(e^{i \frac{\pi}{3}}\) et \(-e^{i\frac{\pi}{3}} = e^{i\frac{4\pi}{3}}.\)
Nous avons vu que \(\sqrt{3}+i = 2 e^{i \frac{\pi}{6}}\). Donc les racines carrées du complexe \(\sqrt{3}+i\) sont exactement
Proposition
On considère une fonction polynomiale \(f\) du second degré : il existe trois complexes \(a,b,c \in \mathbb{C}\) avec \(a\neq 0\) tel que
Alors, en notant \(\Delta = b^2 - 4ac \in \mathbb{C}\) le discriminant de la fonction \(f\),
-
si \(\Delta = 0\) alors la fonction \(f\) admet une unique racine donnée par \(z_0 = -\dfrac{b}{2a}\),
-
si \(\Delta \neq 0\) alors la fonction \(f\) admet deux racines distinctes données par, en notant \(\delta\) une racine carrée du complexe \(\Delta\),
Démonstration
Exemples
Si \(f(z) = z^2 - 2iz -1\) alors \(\Delta = (-2i)^2 - 4\times (-1) = 0\) et la fonction \(f\) admet uniquement la racine \(z_0 = - \dfrac{-2i}{2} = i\).
Si \(f(z) = 2z^2 - 2z -4\) alors \(\Delta = (-2)^2 - 4\times 2 \times (-4) = 36\). Une racine carrée est \(6\) et ainsi les racines sont comme dans le cas réel \(z_1 = \dfrac{-(-2)+6}{2\times 2} = 2\) et \(z_2 = \dfrac{-(-2)-6}{2\times 2} = -1\).
Si \(f(z) = z^2 - 4z + 7\) alors \(\Delta = (-4)^2 - 4\times 7 = -12\). Une racine carrée est alors \(i2\sqrt{3}\) et ainsi les racines sont \(z_1 = \dfrac{-(-4) + i2\sqrt{3}}{2} = 2 + i\sqrt{3}\) et \(z_2 = 2 - i\sqrt{3}\).
Si \(f(z) = z^2 + 2i - \sqrt{3} i\) alors \(\Delta = (2i)^2 - 4 \times (-\sqrt{3} i) = -4 + i 4 \sqrt{3} \in \mathbb{C} \backslash \mathbb{R}\). Or \(|\Delta| = \sqrt{(-4)^2 + 4^2 \times 3} = 8\), donc \(\Delta = 8\left( - \dfrac{1}{2} + i \dfrac{\sqrt{3}}{2} \right) = 8e^{i \frac{2\pi}{3}}\). Ainsi une racine carrée de \(\Delta\) est \(\delta = 2\sqrt{2} e^{i \frac{\pi}{3}} = \sqrt{2} + i \sqrt{6}\) et les racines sont \(z_1 = \dfrac{-2i + \sqrt{2}+i\sqrt{6}}{2} = \dfrac{\sqrt{2}}{2} +i \dfrac{\sqrt{6} - 2}{2}\) et \(z_2 = - \dfrac{\sqrt{2}}{2} -i \dfrac{\sqrt{6} + 2}{2}\).
Remarque
Le choix de la racine carrée \(\delta\) dans la proposition précédente n'est pas important étant donné que l'autre racine carrée est \(-\delta\) et donc on obtient les mêmes racines pour la fonction \(f\).
Remarque
Si \(a,b,c \in \mathbb{R}\) et \(\Delta < 0\) alors une racine carrée de \(\Delta\) est \(i\sqrt{-\Delta} \in i\mathbb{R}\) et les racines sont conjuguées :
Proposition : Relations coefficients-racines
On considère une fonction polynomiale du second degré \(f : z \longmapsto az^2 + bz + c\). Alors les racines \(z_1\) et \(z_2\) de la fonction \(f\) vérifient
Réciproquement si l'on considère deux complexes \(z,w \in \mathbb{C}\) alors, en notant leur somme \(s = z_1 + z_2\in \mathbb{C}\) et leur produit \(p = z_1 z_2 \in \mathbb{C}\), les complexes \(z,w\) sont les racines de la fonction polynomiale du second degré \(f\) donnée par
Démonstration
VI. Racines n-ièmes⚓︎
Proposition
On considère un entier naturel non nul \(n\in \mathbb{N}^*\). Alors les solutions de l'équation \(z^n = 1\) sont exactement les \(n\) complexes données par
On les appelle les racines \(n\)-ièmes de l'unité et on note \(\mathbb{U}_n \subset \mathbb{U}\) leur ensemble.
Démonstration
Exemples
La \(1\)-ième de l'unité est \(1\). Les racines \(2\)-ième de l'unité sont \(1,-1\). Les racines \(3\)-ième de l'unité sont \(1, e^{i \frac{2\pi}{3}}, e^{i \frac{4\pi}{3}}\) que l'on note \(1,j,\overline{j}\). Les racines \(4\)-ième de l'unité sont \(1,i,-1,-i\).
Remarque
Géométriquement les \(n\) racines \(n\)-ièmes de l'unité forment le polygône régulier à \(n\) côtés dont les sommets sont sur le cerle unité avec un exactement au point d'affixe 1.
(ajouter une image)
Corollaire
On considère un entier naturel non nul \(n\in \mathbb{N}^*\) et un complexe non nul \(a \in \mathbb{C}^*\). Alors les solutions de l'équation \(z^n = a\) sont exactement les \(n\) complexes données par
On les appelles les racines \(n\)-ièmes du complexe \(a\).
Démonstration
Exemple
Les racines \(2\)-ième du complexe \(i\) sont \(e^{i \frac{\pi}{4}}, e^{i \frac{\frac{\pi}{2}+2\pi}{2}} = e^{i \frac{5 \pi}{4}}\) et les racines \(3\)-ième du complexe \(i\) sont \(e^{i \frac{\pi}{3}}, e^{i \frac{\frac{\pi}{2}+ 2\pi}{3}} = e^{i \frac{5\pi}{6}}, e^{i \frac{\frac{\pi}{2}+ 4\pi}{3}} = e^{i\frac{13\pi}{6}}\).
Remarque
Géométriquement les \(n\) racines \(n\)-ième du complexe \(a\) forment le polygône régulier à \(n\) côtés dont les sommets sont sur le cercle \(C\left(0, ~^n \sqrt{|a|}\right)\) avec un exactement au point d'affixe \(^n \sqrt{|a|} e^{i \frac{\text{Arg}(a)}{n}}\).
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VII. Exponentielle complexe⚓︎
Définition : Exponentielle d'un complexe
On considère un complexe \(z \in \mathbb{C}\). Alors son exponentielle est le complexe \(\exp(z) = e^z\) défini par
Remarque
Cette notation est cohérente avec l'exponentielle réelle car coïncide sur l'ensemble des réels.
Proposition
On considère un complexe \(z\in \mathbb{C}\). Alors le module de son exponentielle \(e^z\) est \(|e^z| = e^{\text{Re}(z)}\) et un argument est \(\text{Arg}(z) = \text{Im}(z)\).
Démonstration
Proposition
On considère deux complexes \(z,w\in \mathbb{C}\). Alors
Démonstration
Proposition
On considère deux complexes \(z,w \in \mathbb{C}\). Alors
Démonstration
Remarque
Autremment dit la fonction exponentielle complexe n'est pas injective contrairement à la fonction exponentielle réelle qui est strictement croissante.
Proposition
On considère un complexe non nul \(a\in \mathbb{C}^*\). Alors l'équation \(e^z = a\) d'inconnue \(z \in \mathbb{C}\) admet une infinité de solutions données par
Démonstration
Exemple
Les solutions de \(e^z = 3\sqrt{3} - 3i\) sont
VIII. Interprétation géométrique⚓︎
Proposition
On considère trois points \(A,B,C\) du plan \(\mathbb{R}^2\) tels que \(A\neq B\) d'affixes respectives \(a,b,c\in \mathbb{C}\). Alors :
-
les points \(A,B,C\) sont alignés si et seulement si \(\dfrac{c-a}{b-a} \in \mathbb{R}\),
-
les vecteurs \(\overrightarrow{AB}, \overrightarrow{AC}\) du plan \(\mathbb{R}^2\) sont orthogonaux si et seulement si \(\dfrac{c-a}{b-a} \in i\mathbb{R}\).
Démonstration
Exemple
On considère trois points de \(\mathbb{R}^2\) :
Alors les affixes de \(\mathbb{C}\) correspondant sont
Donc
Ainsi les points \(A,B,C\) ne sont pas alignés.
On considère trois points de \(\mathbb{R}^2\) :
Alors les affixes de \(\mathbb{C}\) correspondant sont
Donc
Ainsi les vecteurs \(\overrightarrow{AB}, \overrightarrow{AC}\) sont orthogonaux.
Définition : Translation, rotation, homothétie, similitude directe
On considère une application \(f : \mathbb{R}^2 \longrightarrow \mathbb{R}^2\). Alors on dit que l'application \(f\) est :
-
une translation de vecteur \(\overrightarrow{u}\) si pour tout \(M\in \mathbb{R}^2\), l'image \(f(M)\) est définie par \(\overrightarrow{Mf(M)} = \overrightarrow{u}\), autrement dit \(f(M) = M + \overrightarrow{u}\),
-
une rotation d'angle \(\theta \in \mathbb{R}\) et de centre \(C\) si pour tout \(M \in \mathbb{R}^2\), l'image \(f(M)\) est définie par \(\left\lVert \overrightarrow{Cf(M)} \right\rVert = \left\lVert \overrightarrow{CM} \right\rVert\) et l'angle entre \(\overrightarrow{CM}\) et \(\overrightarrow{Cf(M)}\) est égal à \(\theta\) modulo \(2\pi\),
-
une homothétie de rapport \(k \in \mathbb{R}^*\) et de centre \(C\) si pour tout \(M \in \mathbb{R}^2\), l'image \(f(M)\) est définie par \(\overrightarrow{Cf(M)} = k \overrightarrow{CM}\),
-
une similitude directe de rapport \(k \in \mathbb{R}^*_+\) si pour tout \(M,M' \in \mathbb{R}^2\), les images \(f(M),f(M')\) vérifient \(\left\lVert \overrightarrow{f(M)f(M')} \right\rVert = k \left\lVert \overrightarrow{MM'}\right\rVert\).
Exemples
(insérer une image)
(insérer une image)
(insérer une image)
(insérer une image)
Remarque
Une translation ou une rotation conserve les distances (\(\forall M,M'\in \mathbb{R}^2, d(M,M') = d(f(M),f(M'))\)), une homothétie conserve les angles et une similitude directe conserve le rapport des distances (\(\forall M,M'\in \mathbb{R}^2, M\neq M'\Longrightarrow \dfrac{d(f(M),f(M'))}{d(M,M')} = k\)).
Définition : Application correspondante
On considère une application \(f : \mathbb{C} \longrightarrow \mathbb{C}\). Alors l'application correspondante \(f_\mathbb{R}\) est l'application sur \(\mathbb{R}^2\) définie par
On associe de même à une application \(f_\mathbb{R} = (f_1,f_2) : \mathbb{R}^2 \longrightarrow \mathbb{R}^2\) une application \(f : \mathbb{C} \longrightarrow \mathbb{C}\) par
Remarque
La définition précédente fournit une correspondance entre les applications sur \(\mathbb{C}\) et les applications sur \(\mathbb{R}^2\) : à chaque application on lui associe une unique application correspondante.
Proposition
On considère un vecteur \(\overrightarrow{u} \in \mathbb{R}^2\) d'affixe \(z_u\), un point \(C \in \mathbb{R}^2\) d'affixe \(z_0 \in \mathbb{C}\), un angle \(\theta \in \mathbb{R}\) et un réel strictement positif \(k\in \mathbb{R}_+^*\). Alors :
- la translation de vecteur \(\overrightarrow{u}\) correspond à l'application complexe \(t : \mathbb{C} \longrightarrow \mathbb{C}\) définie par
- la rotation d'angle \(\theta\) et de centre \(C\) correspond à l'application complexe \(r : \mathbb{C} \longrightarrow \mathbb{C}\) définie par
- l'homothétie de rapport \(k\) et de centre \(C\) correspond à l'application complexe \(h : \mathbb{C} \longrightarrow \mathbb{C}\) définie par
Démonstration
Exemples
Si \(f(z) = z+1+i\) pour tout \(z\in \mathbb{C}\) alors l'application \(f_\mathbb{R}\) est la translation de vecteur \((1,1)\) :
Si \(f(z) = iz\) pour tout \(z\in \mathbb{C}\) alors l'application \(f_\mathbb{R}\) est la rotation de centre \(0\) et d'angle \(\dfrac{\pi}{2}\) :
Donc
Ainsi pour tout \(M = (x,y) \in \mathbb{R}^2\)
et
Si \(f(z) = 2z + 1\) pour tout \(z\in \mathbb{C}\) alors l'application \(f_\mathbb{R}\) est l'homothétie de centre \((-1,0)\) et de rapport 2 :
Donc
Ainsi pour tout \(M = (x,y) \in \mathbb{R}^2\)
Corollaire
On considère un complexe non \(a \in \mathbb{C}^*\). Alors l'application \(z \longmapsto az\) correspond à la composée de l’homothétie de centre \((0,0)\) et de rapport \(|a|\) et de la rotation de centre \((0,0)\) et d’angle \(\text{Arg}(a)\).
Démonstration
Proposition
On considère deux complexes \(a,b \in \mathbb{C}\) tels que \(a\neq 0\). Alors l'application \(z \longmapsto az+b\) correspond à une similtude directe de rapport \(|a|\).
Démonstration
Proposition
On considère deux complexes \(a,b\in \mathbb{C}\) tels que \(a\neq 0\), et l'application \(f : z \longmapsto az+b\). Alors :
-
si \(a = 1\) et \(b = 0\), alors \(f = \text{id}_{\mathbb{C}}\) et \(f_\mathbb{R} = \text{id}_{\mathbb{R}^2}\),
-
si \(a = 1\) et \(b \neq 0\), alors la fonction \(f\) correspond à la translation de vecteur \(\overrightarrow{u}\) d’affixe \(b\) :
- si \(a \neq 1\) alors il existe un unique point fixe de la fonction \(f\), autrement dit un unique complexe \(z_0 \in \mathbb{C}\) de point \(C\) correspondant tel que \(f(z_0) = z_0\), et l'application \(f\) correspond à la composée de la rotation \(r_{\text{Arg}(a),C}\) d'angle \(\text{Arg}(a)\) et de centre \(C\) et de l'homothétie \(h_{|a|,C}\) de rapport \(|a|\) et de centre \(C\) :
Démonstration
Exemple
Si \(f(z) = (1+i\sqrt{3})z + \sqrt{3}(1-i)\) pour tout \(z\in \mathbb{C}\) alors il existe \(z_0 = x_0 + iy_0 \in \mathbb{C}\) (unique) tel que \(f(z_0) = z_0\) i.e.
Donc, par unicité des parties réelles et imaginaires, \(x_0 = y_0 = 1\) i.e. \(z_0 = 1+i\). On considère alors le point \(C = (1,1)\), l'homothétie \(h_\mathbb{R}\) de \(\mathbb{R}^2\) de rapport \(|1+i\sqrt{3}| = 2\) et de centre \(C\) et la rotation \(r_\mathbb{R}\) de \(\mathbb{R}^2\) d'angle \(\text{Arg}(1+i\sqrt{3}) = \dfrac{\pi}{3}\) et de centre \(C\). Ainsi pour tout \(z\in \mathbb{C}\)
Remarque
En particulier dans le dernier cas nous avons également
Proposition
La conjugaison complexe correspond à la simitrie d'axe des abcisses :